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Grève monstre au Royaume-Uni : l’armée à la rescousse pour sauver Noël

Au Royaume-Uni, l’armée va être appelée en renfort pour remplacer des travailleurs grévistes dans certains secteurs sensibles à Noël.

L’armée sera appelée à la rescousse pour assurer un service minimum dans les services sensibles pendant les grèves en pleines fêtes de Noël au Royaume-Uni, où les débrayages face à l’inflation s’intensifient. Transports, logistique et distribution du courrier, industrie du pétrole, enseignement, sécurité, police aux frontières, santé et même des ONG : les mouvements touchent tous les secteurs et s’enchaînent à l’approche de Noël pour mettre la pression sur le gouvernement.

« Ces grèves récurrentes vont perturber tout le monde, et cela inclut notre personnel militaire qui devra, malheureusement, se mobiliser et remplir certaines des fonctions vitales » du pays, a déploré jeudi un porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak.

« Des discussions sont en cours avec le ministère de la Défense » pour que des militaires remplacent des ambulanciers grévistes, au moment où le système public de santé vit une crise inédite, en particulier dans les services d’urgence, a-t-il précisé face à la presse. Les infirmières seront ainsi en grève deux jours en décembre, une première à l’échelle nationale depuis plus de 100 ans. Par ailleurs, 2 000 militaires sont « en cours de formation » pour soutenir la police aux frontières, ont précisé les autorités.

Une inflation à plus de 11% au Royaume-Uni

Mercredi, le syndicat PCS a lancé un appel à la grève pour les agents de la police aux frontières de plusieurs aéroports britanniques, laissant augurer d’importantes perturbations à Heathrow et Gatwick, en particulier pendant les vacances de fin d’année. Interrogé par l’AFP, la compagnie Virgin Atlantic indique pour l’instant maintenir son planning de vols inchangé.

La secrétaire à l’Education Gillian Keegan a jugé les appel à débrayer « très décevants », ajoutant qu’il fallait se sentir « reconnaissants » que des militaires puissent remplacer les grévistes. Ce recours à l’armée ne serait cependant pas unanimement apprécié dans les rangs des militaires, selon des informations rapportées par le quotidien The Telegraph. Les grévistes demandent des revalorisations salariales face à une inflation à plus de 11% au Royaume-Uni, mais aussi de meilleures conditions de travail.

Un mouvement d’ampleur couve aussi chez les enseignants. Le gouvernement « a fait de son mieux pour répondre » à leurs demandes, a assuré Mme Keegan, qui espère qu’une grève nationale dans les écoles sera évitée. Le gouvernement leur propose des hausses de salaires comprises entre 5% et 8,9% selon l’ancienneté – moins que ce que demandent les grévistes.

De « nouvelles lois dures » pour Noël…

Si les négociations ont abouti dans certaines entreprises, comme au sein de l’opérateur BT, elles semblent au point mort dans plusieurs secteurs et le gouvernement a durci son discours ces derniers jours à la perspective d’un Noël chaotique. Rishi Sunak a promis mercredi de mettre en place de « nouvelles lois dures » pour lutter contre les conséquences des grèves.

Les transports sont particulièrement touchés, avec un mouvement social en pointillé qui dure depuis des mois chez les cheminots, parfois rejoints par des employés du métro londonien, des chauffeurs de bus ou des employés d’aéroport. D’autant que des agents autoroutiers vont également débrayer entre le 16 décembre et le 7 janvier, ce qui pourrait immobiliser le pays. Les trains Eurostar entre la Belgique, la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni risquent aussi d’être perturbés par un débrayage d’agents de sécurité pendant les fêtes de Noël.

« Ils font face à une crise du coût de la vie »

Le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer a de son côté enjoint Rishi Sunak à « cesser les postures et commencer à gouverner » en s’asseyant à la table des négociations avec les syndicats. « Je ne pense pas que ceux qui font grève aient envie de causer des perturbations. Ils font face à une crise du coût de la vie bien réelle », a-t-il ajouté. Plusieurs syndicats ont aussi demandé au gouvernement d’engager des « discussions constructives ».

Le Financial Times évoque « un million de jours de travail perdus en décembre, le plus grand nombre depuis juillet 1989 », mais Paul Dales, économiste de Capital Economics, relativise. La production perdue « est probablement relativement faible » car les grèves touchent des secteurs qui pèsent 18% du PIB et tous les travailleurs ne débrayent pas en même temps, fait-il valoir auprès de l’AFP. Il remarque toutefois que « tout nouveau coup au PIB est dommageable au moment où l’économie est déjà probablement en récession ».

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