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Grève du 23 mars : Air France s’enfonce dans les conflits sociaux

Une nouvelle perturbation d’ampleur est en vue chez Air France. Onze syndicats appellent à une grève le 23 mars pour réclamer des augmentations de salaires. Ils exigent une revalorisation des grilles salariales de 6%, censée rattraper la perte de pouvoir d’achat subie depuis la dernière augmentation en 2011.

Face à une direction qui « reste sourde » aux revendications exprimées avec « succès » le 22 février, « le mouvement continue » le 23 mars, ont expliqué mardi les organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d’hôtesses et stewards (SNPNC,  Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD) d’Air France. L’Unac, représentative chez les personnels de cabine (PNC), mais pas associée à l’intersyndicale, appelle elle aussi à cesser le travail.

Le 22 février dernier, la grève avait été suivie par près d’un quart du personnel (22%), selon la direction. La compagnie avait été contrainte d’annuler la moitié des vols long-courriers. Le bras de fer a été engagé après l’échec des négociations sur les salaires. La direction a appliqué unilatéralement une augmentation générale de 1% et une enveloppe d’augmentations individuelles de 1,4% pour les agents au sol. Insuffisant aux yeux de l’intersyndicale, qui s’appuie sur des résultats d’entreprise en forte hausse. Le groupe Air France-KLM a affiché un bénéfice d’exploitation en hausse de 42% pour 2017, dont 588 millions d’euros pour la partie française.

Une forte tension sociale malgré de bons résultats

Pour Air France la tâche s’annonce ardue, voire impossible sans faire de concessions aux syndicats. De fortes tensions pèsent sur le climat social d’Air France depuis plusieurs semaines. Des mécaniciens mènent une grève de manière sporadique depuis décembre, les représentants des pilotes s’écharpent avec la direction sur la sécurité des vols, et les PNC d’Air France voient avec amertume Joon décoller sans eux. Tout ça avant le procès en appel de la « chemise arrachée » qui doit s’ouvrir la semaine prochaine à Paris.

Dans une réaction écrite à l’AFP, l’entreprise « déplore » mardi la reprise d’un mouvement « qui pénalisera ses clients et ne fera que dégrader la situation de la compagnie et de ses salariés. Les résultats d’Air France se sont améliorés mais ils restent encore largement en dessous de ceux des principaux concurrents », Lufthansa et IAG notamment. Accorder une augmentation équivalente à « 40% du résultat d’exploitation 2017 (…) remettrait en cause » l’équilibre « entre la reconnaissance légitime des efforts des salariés et la priorité à l’investissement et à la reprise des embauches », en même temps que cela « fragiliserait le redressement engagé », estime la direction.

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