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Ferry : la Grande-Bretagne accuse Eurotunnel de fausser la concurrence

L'autorité britannique de la concurrence a estimé que la reprise des navires de la compagnie de ferries SeaFrance par Eurotunnel pourrait faire augmenter les prix sur les liaisons transmanche.

L'OFT (Office for Fair Trading), chargée de réguler la concurrence au Royaume-Uni, a fait part en début de semaine de ses "inquiétudes" concernant le rachat en juin dernier par Eurotunnel, le concessionnaire du Tunnel sous la Manche, de "certains actifs" de l’ancienne compagnie de ferries SeaFrance, à savoir trois navires.

Il a indiqué avoir transmis le dossier à la Commission de la Concurrence britannique "pour un examen complémentaire", afin de déterminer si ce rachat "pourrait réduire substantiellement la concurrence sur le service de liaisons transmanche". Cette dernière devrait rendre son avis d'ici le 14 avril 2013.

P&O, seul concurrent d'Eurotunnel ?

Avant sa liquidation, en janvier, SeaFrance était un "concurrent" d'Eurotunnel. Mais depuis, l’opérateur du tunnel est indirectement devenu un acteur du transport maritime sur le transmanche, puisqu’il loue les trois bateaux rachetés, depuis le mois d’août, à la nouvelle compagnie My Ferry Link, créée à l’initiative d’anciens salariés de SeaFrance réunis en Scop.

Aujourd’hui, "seul P&O [compagnie britannique, ndlr] représentera une forte concurrence pour Eurotunnel", estime l'OFT. Au vu de la position d'Eurotunnel sur le marché transmanche, "les prix pourraient augmenter en conséquence", a ainsi déclaré Amelia Fletcher, chef économiste de l'OFT.

L'avis de l'autorité français de la concurrence attendu

"Il n'est pas surprenant que les autorités de la concurrence britanniques se saisissent du sujet compte tenu de l'importance qu'ils accordent au pavillon britannique", mais "c'est l'avis des autorités de la concurrence françaises que nous attendons", a réagi Fabienne Lissak, porte-parole d'Eurotunnel, soulignant qu'il s'agissait de la "simple acquisition d'actifs français par une société française". "Cette procédure intervient au moment où l'autorité de la concurrence française est en train de finaliser ses propres conclusions puisqu'elle a été saisie en juin", a-t-elle ajouté.

Le "Berlioz" et le "Rodin", deux des trois navires rachetés par Eurotunnel et loués à la nouvelle compagnie My Ferry Link qui a réembauché des salariés de SeaFrance, ont repris la mer en août entre Calais (Pas-de-Calais) et Douvres (Angleterre). Un troisième, le fréteur "Nord/Pas-de-Calais", devrait être mis en service à la fin de l'automne.

My Ferry Link vise l'équilibre financier en 2014 et table sur 12 à 14% de parts de marché pour l'activité fret et 8 à 10% pour l'activité passagers, avait indiqué en août son patron Jean-Michel Giguet.

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