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Entreprendre en 2010

Dans le tourisme, la crise économique n’a pas d’impact sur le nombre de créations d’entreprises. L’envie de se lancer est toujours présente. Les entrepreneurs le font par passion, de plus en plus jeunes et sur des secteurs de niche. Mais souvent, ils se sentent bien seuls…

Qui n’a jamais rêvé de créer son entreprise, de devenir son propre patron ? Selon l’enquête « Les Français et la création d’entreprise » publiée en février par l’Ifop, 25 % des Français, et près d’un jeune sur deux, ont envie de créer une entreprise, d’en reprendre une ou de se mettre à leur compte. Le tourisme, secteur qui bénéficie – même en période de crise – d’une image positive, suscite aussi l’envie d’entreprendre. En 2009, 150 créateurs d’entreprise ont adhéré à l’Association professionnelle de solidarité du tourisme (APS). Et ce chiffre est relativement stable par rapport à l’année précédente, selon l’association. HSBC, la première banque du secteur, et Oséo, l’entreprise publique d’aide au financement des PME, ne constatent pas non plus de baisse des créations. Le contexte économique n’a donc pas d’impact négatif sur l’entreprenariat dans le tourisme. Il a, en revanche, selon une nouvelle étude de l’APS, rendu les nouveaux entrepreneurs plus lucides. L’association vient d’interroger 80 créateurs d’entreprises touristiques entre 2006 et 2009 (agences de voyages, tour-opérateurs, agences réceptives, agences de groupes) et pour 61 % d’entre eux, l’indépendance et la passion du tourisme ont été les principales motivations lors de la création de leur entreprise. À l’inverse, seul 1 % des sondés s’est lancé pour l’attrait de la rémunération et 7 % considèrent le tourisme comme un secteur en développement. « Si j’avais voulu gagner beaucoup d’argent, je n’aurai pas monté une boîte dans le tourisme. Mon but c’est d’avoir mon projet, de me faire plaisir ainsi qu’à mes clients », confirme Nicola Accardo, le fondateur de Diverteo, l’un des trois lauréats 2009 du Challenge du nouvel entrepreneur du tourisme organisé par l’APS.

PLUS BESOIN D’ÊTRE CADRE

Globalement, le secteur attire de plus en plus les jeunes entrepreneurs : 58 % des personnes interrogées ont créé leur entreprise avant l’âge de 40 ans ; 86 % d’entre elles ont fait des études supérieures, dont 42 % dans le tourisme. Ce taux devrait évoluer à la hausse puisque, depuis l’adoption de la loi Novelli, le statut de cadre n’est plus obligatoire pour créer une entreprise de tourisme. « Avant, une très bonne vendeuse ne pouvait pas ouvrir son agence si elle n’était pas cadre ou n’avait pas un BTS. Ce n’est plus le cas, et c’est un progrès », indique Jean-Marc Rozé, le secrétaire général du Syndicat national des agents de voyages (Snav). Avant de devenir chef d’entreprise, 57 % des entrepreneurs étaient cadres et 62 % évoluaient dans le tourisme. En revanche, seulement 16 % étaient salariés. « Être cadre, c’est important car cela permet d’avoir des contacts et de bien connaître le secteur avant de monter sa société. Je l’étais chez American Express mais je voulais être libre », confie Jean-Marc Ragon, le fondateur de Human Trip et également vainqueur du Challenge du nouvel entrepreneur l’an dernier. Si chacun a son parcours et son expérience, certains facteurs ont toutefois joué un rôle moteur dans l’envie d’entreprendre : la difficulté à trouver un emploi salarié, les mesures d’assouplissement pour créer une entreprise ou encore la montée en puissance des agences en ligne. « Les gens qui se lancent actuellement sont souvent des personnes qui ont été licenciées et qui partent avec un petit pécule », note Didier Moussy, le directeur du département tourisme chez HSBC. Il remarque aussi qu’il y a « beaucoup de demandes autour d’Internet et des nouveaux services à apporter en agences dans le cadre de la diversification » (lire aussi page 40). Dans un marché où la concentration est inéluctable et aux mains des plus grands groupes, les créateurs d’entreprise ont en effet une chance de réussir à condition d’avoir la bonne idée et dans une production de niche. Ainsi des trois gagnants du trophée 2010 du jeune entrepreneur de l’APS. Voyag’Acteur est spécialisé dans le tourisme équitable, Energy Trip dans les voyages sur mesure haut de gamme et Orga.Déplacements dans l’organisation des déplacements sportifs, associatifs et professionnels. Séverine Lacroix, la cofondatrice d’Aguila, et troisième vainqueur du trophée 2009, a su saisir l’opportunité : « L’idée de monter Aguila, qui affiche, après quatre ans d’existence, un chiffre d’affaires de 425 000 E, est née d’un constat simple : il n’existait pas de voyages spécifiquement adaptés à la photographie, accompagnés par des professionnels de la photo. » Puis, elle a réalisé un business plan avec deux amis, comme elle photographes et grands voyageurs. « Je suis arrivée devant mon banquier avec un dossier très bien structuré, une étude de marché sérieuse et nous avons obtenu ce prêt facilement », assure-t-elle. Avoir un projet financier solide et abouti est en effet indispensable pour se lancer dans l’aventure. « Un business plan illusoire car trop décalé par rapport à la réalité du marché est l’un des pièges les plus courants (qu’il faut savoir éviter, ndlr) », rappelle Didier Moussy. Pour accompagner les jeunes entrepreneurs, des organismes existent comme l’Agence pour la création d’entreprises (APCE), qui livre toutes les étapes à suivre pour monter son entreprise, depuis l’idée jusqu’à la manière d’établir une étude de marché, des prévisions financières et jusqu’aux statuts de l’entreprise. Oséo, avec le prêt à la création d’entreprise (PCE), accompagne aussi les PME en phase de création. D’un montant compris entre 2 000 et 7 000 e et d’une durée de cinq ans, il a pour but de financer la trésorerie de départ, les investissements immatériels et les aléas de démarrage. « C’est un produit qui ne nécessite ni garantie ni caution pour le porteur de projet, et qui s’adresse à tous les secteurs d’activités », indique Richard Livet, responsable du marché tourisme chez Oséo. Les jeunes entrepreneurs interrogés par l’APS se sentent néanmoins globalement bien seuls dans le dédale des procédures et attendent un accompagnement plus soutenu des institutions professionnelles. Ainsi, 64 % d’entre eux indiquent avoir rencontré des difficultés pour créer leur entreprise. Ils sont 40% a évoqué la lourdeur et les délais des formalités administratives et 20 % regrettent le manque d’informations et de conseils.

BIENTÔT, UN CENTRE DE FORMATION

Le Snav, qui ne fournit pas d’accompagnement direct à la création d’entreprise, dispose pour ses nouveaux adhérents d’une boîte à outils, qui comprend des modèles de documents, des informations sur la fiscalité ou sur les conventions collectives. Le syndicat et l’APS travaillent par ailleurs à la création d’une structure commune, un centre de formation pratique et non-diplômant, qui devrait voir le jour en 2011. Mais, selon une seconde étude de l’APS, cette fois menée auprès de 100 étudiants en écoles de tourisme, seulement 35% souhaitent créer leur entreprise…

58 % des personnes interrogées ont créé leur entreprise avant l’âge de 40 ans

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