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En Italie, les hôteliers protestent contre les voyages à l’étranger

Des centaines d’hôteliers italiens ont pris d’assaut les lignes téléphoniques de leur fédération pour protester contre le fait que Rome tolère des voyages touristiques en dehors du pays, tout en bannissant les déplacements à l’intérieur de la péninsule.

En raison des restrictions anti-Covid en vigueur, « je ne peux pas sortir de ma commune, mais je peux m’envoler pour les Canaries, c’est absurde » alors que « 85% des hôtels en Italie sont obligés de rester fermés », a dénoncé lundi le président de la Fédération des hôteliers italiens, Federalberghi, Bernabo
Bocca. « Les hôteliers ont l’impression qu’on se moque d’eux. Les règles doivent être respectées, mais elles doivent être les mêmes pour tout le monde (…) autrement on tue le tourisme italien », précise-t-il dans un entretien au Corriere della Sera.

Interrogé par des tour-opérateurs, le ministère de l’Intérieur avait précisé la semaine dernière que les déplacements à l’aéroport pour rallier notamment des destinations touristiques en Europe étaient autorisés. Pour voyager à l’étranger, « il suffit de faire un test Covid au départ et au retour (…) Et les autres pays en profitent. Il paraît que l’Espagne dit « venez chez nous » et la Grèce se prépare pour l’été depuis des mois », poursuit-il. En Italie, « nous avions proposé des tests Covid dans les hôtels à l’arrivée et au départ, mais cela a été refusé », déplore-t-il.

« On fait cadeau de nos touristes à l’étranger »

« Sans indication claire » de la part des autorités italiennes, « les touristes vont ailleurs, on fait cadeau de nos touristes à l’étranger », souligne Bernarbo Bocca. Les stations balnéaires d’Espagne se préparent ainsi à accueillir pour Pâques de nombreux touristes allemands malgré les appels à ne pas voyager du gouvernement d’Angela Merkel. L’Italie, cinquième destination mondiale, a reçu seulement 25,53 millions de visiteurs étrangers en 2020, soit 60% de moins qu’en 2019. Les recettes du pays liées au tourisme international ont plongé à 17,45 milliards d’euros en 2020, contre 44,3 milliards un an auparavant, selon la Banque d’Italie.

Et le tourisme national est freiné par les mesures en vigueur en raison de la pandémie. Ainsi pour la période de Pâques, du 3 au 5 avril, toute l’Italie sera classée en « zone rouge », à risque élevé, assortie de très fortes restrictions de déplacements. De quoi irriter un peu plus les Italiens, alors qu’en Espagne, la même différence de traitement fait polémique dans les médias nationaux depuis quelques jours.

En Espagne, la présence d’étrangers irrite

Les images d’étrangers attablés aux bars de Madrid – ouverts jusqu’à 23h – et déambulant, visiblement ivres, dans les rues de la capitale espagnole, irritent au plus haut point, alors que les Espagnols, eux, n’ont pas le droit de voyager dans leur pays pendant la Semaine Sainte, qui représente traditionnellement une période de voyage très intense de l’autre côté des Pyrénées.

La situation est similaire à Barcelone, où l’acceptabilité du tourisme est moindre qu’à Madrid. L’obligation de présenter un test PCR négatif à la frontière française ralentira-t-elle ce mouvement ?

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