Laetitia Estrosi-Schramm (M Capital) : « Tout le monde sait que le tourisme va repartir »
Après l’Occitanie en 2019, c’est sur la Côte d’Azur que la société de gestion M Capital lance un fonds d’investissement dédié au tourisme. Nous avons interviewé la directrice du fonds azuréen, Laetitia Estrosi-Schramm.
L’Echo touristique : Pouvez-vous nous parler du fonds Tourisme Côte d’Azur ?
Laetitia Estrosi-Schramm : Il s’agit d’un fonds de dette qui réunit des investisseurs, en favorisant et en accélérant la mise en œuvre des projets de création, de rénovation ou de reprise dans le tourisme sur la Côte d’Azur. Jusqu’à présent, nous avons juridiquement finalisé 44 millions d’euros. Nous nous sommes donnés un an maximum pour arriver aux 60 millions d’euros prévus. Cette échéance devrait vite arriver, puisque nous avons des discussions en cours.
Les fonds Tourisme Côte d’Azur et Occitanie fonctionnent sur le même principe.A la base, le fonds Occitanie était fixé à 101 millions d’euros, puis nous sommes montés à 111 millions. Nous visons désormais les 120 millions d’euros. C’est un fonds de co-financement avec un minimum financé de 500 000 euros et un maximum de 2 500 000 euros.
Le fonds Tourisme Côte d’Azur est innovant car il facilite les projets soutenant un tourisme durable et responsable. Comment sanctionnez ou encouragez-vous le respect des engagements ?
Laetitia Estrosi-Schramm : On ne sanctionne l’éco-responsabilité. Mais quand on met en place notre prêt, nous sommes incitatifs avec une grille de critères – les mêmes que pour l’Occitanie -. Si le contractant les respecte, le taux d’intérêt est dégressif dans les années qui suivent. Ce qui est innovant également, c’est la capacité du fonds à soutenir des projets privés comme public ou parapublic.
Nous avons déjà étudié assez activement une douzaine de dossiers.
Seuls les projets touristiques seront financés. Quelle est votre définition du tourisme ?
Laetitia Estrosi-Schramm : La définition des projets est adaptée aux territoires de la Côte d’Azur : restauration, nautisme, œnotourisme avec le Var, sport, loisir, culture, montagne, parfums avec Grâce. C’est très large.
En tant que directrice du fonds, quel est votre rôle ?
Laetitia Estrosi-Schramm : Je me charge de son déploiement et de la communication qui va avec. Je m’occupe de trouver de beaux projets qui seront ensuite validés ou non par un comité de dirigeants de M Capital. De très nombreux projets ont été anticipés depuis septembre dernier, nous sommes en avance sur notre planning. J’ai six ans d’expérience désormais et un « deal flow » assez important. Cela facilite la tâche. Nous avons déjà étudié assez activement une douzaine de dossiers.
M Capital est un fonds provincial. Visez-vous d’autres régions que le sud-est ?
Laetitia Estrosi-Schramm : Avec notre siège à Toulouse, nous sommes un fonds déjà bien implanté en France : à Nice, Bordeaux, Montpellier et Paris. En complément des Alpes-Maritimes et du Var, il nous manque quatre départements afin de faire un grand fonds Provence. Nous avons aussi des discussions très avancées pour d’autres territoires. Des régions sont visées pour dupliquer le fonds, nous avons été sollicités.
Finalement, ce fonds n’arrive-t-il pas à point nommé, soit en pleine crise sanitaire ?
Laetitia Estrosi-Schramm : Nous n’avions jamais pensé ce fonds en fonction du Covid. Nous sommes optimistes pour l’industrie. Tout le monde sait que le tourisme va repartir. C’est une crise sanitaire, pas une crise économique du tourisme.
