Easyvoyage.com voit la vie en Bourse
Le portail éditorial et comparateur de voyages espère lever 12 M€ en plaçant une partie de son capital en Bourse. Objectif : poursuivre sa croissance en France, et se développer en Europe, à commencer par le Royaume-Uni.
Comme Switch cinq mois plus tôt, Easyvoyage.com veut à son tour entrer en Bourse. Mais là s'arrête la comparaison. Car si le TO de Jean-Pascal Siméon a tenté sa chance à l'issue de son premier exercice déficitaire (2005), Easyvoyage.com le fait sur fond d'excellente santé financière. A la fois portail éditorial et comparateur de voyages, le site voit sa rentabilité s'apprécier, grâce à des charges quasi fixes. Son chiffre d'affaires croît vite (3,759M€ en 2005, soit +32% comparé à 2004) et son résultat net encore plus (861000€ en 2005, +64%). Pour les exercices futurs, les comptes devraient rester dans le vert. Le site anticipe un chiffre d'affaires de 6,1M€ en 2006 (8,8M€ en 2007), pour un résultat brut d'exploitation de 1,2M€ (2M€ en 2007, contre 853 000€ en 2005). Sa visibilité est meilleure qu'un tour-opérateur, par essence vulnérable aux soubresauts géopolitiques : "Si l'Egypte est à la peine comme actuellement, les internautes peuvent se reporter vers d'autres destinations et d'autres TO partenaires, souligne Jean-Pierre Nadir. Nous sommes plus dans une logique de pur player que de producteur. Nous n'avons pas de prise de risque. Notre modèle économique est lié à l'audience. Plus le trafic augmente, plus nos revenus croissent". En clair, Easyvoyage.com (qui annonce 1,3 millions de visiteurs uniques/mois) aide l'internaute à préparer son voyage grâce à son contenu éditorial, des comparateurs de produits, et des tests produits (effectués par des journalistes, et à partir de juillet par des clients). Son modèle économique, c'est de générer du trafic, pour ensuite le re-router de manière qualifiée vers des TO partenaires. "Nous coûtons 2% à 5% à un voyagiste, contre 10% à 17% dans le monde traditionnel", soit quand la vente est effectuée par une agence de voyages "classique".
Le site a gagné un premier match : l'Autorité des marchés financiers (AMF) a donné son feu vert le 19 juin, après avoir épluché son dossier de candidature de 250 pages. Reste à convaincre les investisseurs, que le portail a convié jeudi 22 juin pour présenter son projet d'introduction sur le marché Alternext. Si la séduction opère, Jean-Pierre Nadir et les autres actionnaires historiques garderont le contrôle (avec respectivement 29,5% et 34,9% du capital), alors que 35,6% passeraient aux mains du public. La fourchette du cours d'introduction est de 12,95€ à 14,96€ (en vue d'une première cotation le 12 juillet). Les personnes peuvent souscrire, via leur banque, du 21 juin au 5 juillet.
En cédant un tiers de ses actions en Bourse, Easyvoyage.com espère lever 12M€ (7M€ en augmentation de capital, et 5M€ en cession de parts), et ce, dans un double objectif : se développer en France de manière organique, voire par croissance externe, grâce à l'acquisition de sites de contenu online de voyages ; et s'exporter ailleurs en Europe (au Royaume-Uni, puis en Allemagne, en Italie, en Espagne).
En début d'année, le TO Switch a espéré entrer en Bourse, au marché libre, avant de faire marche arrière faute d'écho auprès des investisseurs. Voyageurs du Monde a pour sa part annoncé son intention d'entrer prochainement en Bourse, sur Alternext d'Euronext Paris comme Easyvoyage.com. Le TO de Jean-François Rial attend le feu vert de l'AMF.