Doit mieux faire…

Il y a quelques mois, un célèbre quotidien mettait en scène, dans une publicité, un Parisien mal léché, envoyant dans la mauvaise direction un Japonais à la recherche de la tour Eiffel. Faut-il y voir les relents d’une réputation passée, ou une situation toujours actuelle ? Difficile de trancher, mais il suffit de lancer le sujet en fin de repas pour que les témoignages pleuvent. Serveurs grognons, conducteurs de taxis réac… chacun en prend pour son grade ! Et la Ville Lumière, malgré les efforts incontestables de l’office de tourisme ces dernières années, continue à être mal jugée par les visiteurs en matière d’accueil.

Aussi nécessaire soit-elle, la Journée du tourisme pour sensibiliser les Parisiens ne suffit pas. Il s’agit aussi de convaincre les professionnels. Un rapport de Bernard Plasait, il y a deux ans, dénonçait déjà la piètre performance de la France. Comme souvent, ses conclusions ont fait du bruit quelques jours, avant de disparaître dans le dédale de nos administrations. Certes, ADP a installé depuis des comptoirs d’informations et de jolis panneaux d’accueil. Mais il est toujours aussi difficile pour un voyageur de se repérer dans le maquis des terminaux. A quand une numérotation simple ? Et que dire de la police de l’air, dont les effectifs sont toujours insuffisants. Résultat : des fonctionnaires grincheux et des files d’attente qui s’allongent. L’Etat, qui n’a de cesse de mettre en avant son plan Qualité, peine manifestement à dégager les moyens élémentaires pour assurer un accueil digne de ce nom dans les aéroports.

Autre problème, insurmontable semble-t-il : les taxis. Alors que Paris affiche un nombre de véhicules par habitant parmi les plus élevés au monde, des centaines de personnes errent en vain chaque soir, à la recherche d’une voiture. Les préconisations du rapport Plasait, qui allaient d’une augmentation de l’offre à la mise en place d’un tarif forfaitaire entre les aéroports et le centre, en passant par l’instauration d’une couleur unique pour tous les taxis (comme partout dans le monde !), n’ont pas résisté à la pression de puissants lobbies. L’office de tourisme ne peut que le regretter, en attendant enfin une décision coup de poing des autorités compétentes.