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Développement durable : haro sur les pailles dans le tourisme

Plusieurs initiatives sont prises par des professionnels du secteur pour supprimer les pailles en plastique. Et ce, alors que Bruxelles planche sur une directive prévoyant d’interdire certains produits à usage unique.

Siroter un cocktail à la paille… le cliché estival pourrait bientôt avoir du plomb dans l’aile. Anticipant une directive de l’Union européenne qui pourrait interdire leur usage à l’horizon 2021, plusieurs opérateurs du tourisme ont déjà pris la (sage) décision de supprimer ces petits objets légers comme une plume et en apparence inoffensifs, mais dont l’impact environnemental est très lourd, notamment sur les océans.

C’est notamment le cas du groupe Hilton, qui a annoncé leur suppression dans l’ensemble de ses hôtels à travers le monde, d’ici la fin de l’année. « Avec cet engagement, Hilton retirera chaque année cinq millions de pailles dans les seuls hôtels d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique, et retirera 20 millions de bouteilles d’eau en plastique des réunions et événements dans les hôtels de la région », indique le groupe hôtelier dans un communiqué. Mis bout à bout, les pailles économisées chaque année par Hilton dans la zone EMEA dépasseraient la longueur de la Seine. »

Très investi sur les questions de développement durable, le groupe Shangri-La cherche lui aussi des solutions pour remplacer les pailles en plastique. Pas simple, en tout cas de leur trouver une alternative écologique. Le bambou : pas hygiénique, le métal, c’est dangereux, la paille en papier dénature le goût… En attendant de trouver la bonne solution elles seront totalement supprimées d’ici la fin du mois, indique ainsi Philippe Claverotte, le directeur général du Shangri-La’s Villingili Resort & Spa Maldives.

De son côté, Hurtigruten a décidé de faire la chasse au plastique dès cet été. L’interdiction des plastiques à usage unique s’appliquera à l’ensemble de sa flotte de navire d’expédition. Les pailles en plastique (960 000 unités/2 800 kg par an) seront remplacées par des pailles métalliques ; les touilleurs disparaîtront, de même que les verres en plastique (390 000/5 000 kg par an), le beurre en portions individuelles (826 000/826 kg par an), les couverts, les sacs, les couvercles des tasses à café, les cure-dents, les tabliers (4 300 kg par an), ainsi que tous les autres objets à usage unique en plastique que les 400 000 clients et 2 500 salariés de Hurtigruten utilisent au quotidien, a fait savoir le groupe. « Les chiffres sont ahurissants : à travers le monde, ce sont 15 tonnes de plastiques qui sont déversées toutes les minutes, jour après jour, dans les océans. Si cette tendance ne s’inverse pas, ce chiffre sera multiplié par deux dans les 10 prochaines années. Ce qui signifie que d’ici 2050, les océans compteront davantage de plastiques que de poissons », rappelle la compagnie maritime.

Une interdiction totale à l’horizon 2021 ?

De son côté, l’île grecque de Sikinos se prépare également à passer un premier été sans paille. Les autorités locales se sont en effet engagées à ne plus utiliser cet objet polluant dans le cadre d’une campagne pour la défense de l’environnement de la fondation Laskaridis. Elles seront remplacées par des pailles biodégradables. Selon la fondation Laskaridis, les pailles en plastique tiennent la onzième place des déchets plastiques polluant les mers grecques. Entrant en vigueur le 1er juin, la mesure devrait être étendue à d’autres îles des Cyclades.

Le 28 mai, la Commission européenne a confirmé sa volonté d’interdire plusieurs catégories de produits en plastique à usage uniques, très utilisées dans les industries de l’hôtellerie et de la restauration. Les pailles, mais aussi les assiettes et couverts en plastique, les mélangeurs pour boisson sont notamment concernés. Une fois adoptées, ces règles pourraient entrer en vigueur à partir de 2021, au plus tôt.

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