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Coronavirus : « Cela va devenir plus dur en octobre et novembre », alerte l’OMS

Alors que l’OMS s’attend à un automne difficile, l’Organisation Mondiale du Tourisme encourage de son côté à développer le potentiel du tourisme domestique pour atténuer l’impact économique de la crise sanitaire.

Doit-on parler de la “résurgence” de l’épidémie en Europe ou d’une “deuxième vague” ? Si le terme fait encore débat, les chiffres du nombre de contamination ne sont guère encourageants. Pas plus que les propos peu optimistes de l’OMT pour les mois à venir.

Dans une interview accordée hier à l’AFP, Hans Kluge, le directeur de la branche européenne de l’Organisation mondiale de la santé, anticipe ainsi une hausse des décès dus au coronavirus dans les mois qui viennent, du fait de la reprise de l’épidémie eu Europe. « Cela va devenir plus dur. En octobre, en novembre, on va voir une mortalité plus élevée », a-t-il affirmé. « On est à un moment où les pays n’ont pas envie d’entendre ce genre de mauvaises nouvelles, et je comprends », explique Hans Kluge, qui veut toutefois adresser « le message positif » que la pandémie « va s’arrêter, à un moment ou à un autre ».

Avec le vaccin ? « J’entends tout le temps : ‘le vaccin va être la fin de l’épidémie’. Bien sûr que non ! », estime Hans Kluge. « Nous ne savons même pas si le vaccin va être efficace dans toutes les parties de la population. Certains signes que nous recevons est qu’il sera efficace pour certains mais pas pour d’autres », a-t-il souligné. « Et si du coup nous devons commander des vaccins différents, quel cauchemar logistique… », craint-il. « La fin de cette pandémie, ce sera au moment où, en tant que communauté, nous aurons appris à vivre avec cette pandémie. Et ça, ça dépend de nous. C’est un message très positif », affirme Hans Kluge. Pour le responsable onusien, la situation doit désormais appeler une réponse ciblée et non plus des confinements généralisés.

Booster le tourisme interne

Un contexte extrêmement difficile qui impacte fortement les revenus générés par le tourisme. Face à cette crise sanitaire sans précédent, l’OMT encourage plus que jamais à développer le potentiel du tourisme domestique dans une note d’information sur le tourisme et le Covid-19.

Une note qui rappelle qu’en, 2018, environ 9 milliards de voyages de tourisme interne ont été recensés dans le monde, soit six fois plus que le nombre des arrivées de touristes internationaux (1,4 milliard en 2018). Dans les pays de l’OCDE, le tourisme interne intervient pour 75% dans les dépenses touristiques totales. Dans l’Union européenne, les dépenses de tourisme interne sont 1,8 fois plus élevées que les dépenses du tourisme récepteur. À l’échelle mondiale, les plus grands marchés de tourisme interne en termes de dépenses sont les États-Unis d’Amérique (près de 1 000 milliards de dollars), l’Allemagne (249 milliards de dollars), le Japon (201 milliards de dollars), le Royaume-Uni (154 milliards de dollars) et le Mexique (139 milliards de dollars).

Des leviers qui varient selon les pays

De quoi inciter un nombre croissant de pays à développer le potentiel de leur tourisme domestique, ce que beaucoup ont fait sans tarder, pour tenter de sauver la haute saison. L’OMT met ainsi en avant plusieurs initiatives intéressantes, axées sur le marketing et la promotion et des incitations financières.

Sont notamment cités les Bonus Vacances distribués en Italie aux foyers gagnant moins de 40000 euros sous forme de chèques pouvant aller jusqu’à 500 euros à dépenser dans les hébergements touristiques nationaux. En France, plusieurs destinations avaient aussi opté cet été pour des dispositifs similaires afin de soutenir leur économie touristique.

De son côté, le Costa Rica a déplacé toutes les dates de vacances de 2020 et de 2021 pour qu’elles tombent des lundis, et permettre ainsi aux Costariciens de profiter de longs week-ends pour voyager à l’intérieur du pays et allonger la durée de leurs séjours. Autre initiative intéressante, l’Argentine a annoncé la création d’un observatoire du tourisme interne pour mieux cerner le profil des touristes argentins. Citons également l’exemple de la Thaïlande, qui va subventionner 5 millions de nuitées dans des hébergements hôteliers à 40 % du tarif normal et jusqu’à cinq nuits. La France, enfin, est également listée dans les exemples mis en avant par l’OMT, avec la campagne #CetÉtéJeVisiteLaFrance lancée fin juin par Atout France. Pour beaucoup, capter davantage le marché du tourisme appellera le développement d’une nouvelle offre, et de nouvelles stratégies de communication. Des tendances qui étaient déjà présentes avant le covid, pour lesquelles l’épidémie devrait aussi jouer le rôle de catalyseur.

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