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Voyage post-Covid 19 : ces 5 tendances qui vont s’accélérer

Auteure d’études sur le tourisme post-Covid, Armelle Solelhac a identifié 5 tendances qui vont impacter notre façon de construire et de consommer les voyages.

« Il n’y aura pas de révolution » : voici l’analyse, fermement résumée, d’Armelle Solelhac, quand on lui demande si la pandémie de Covid-19 – et le confinement mondial qui en a découlé – va transformer nos habitudes de voyages. « La révolution, ça serait repartir de zéro. Mais plusieurs évolutions vont s’accélérer avec cette crise, qui agit comme un super-catalyseur ».

Spécialiste du tourisme en montagne, Armelle Solelhac, par ailleurs fondatrice de l’agence de communication Switch, a déjà fait deux fois le tour du monde des domaines skiables et des stations balnéaires, à la recherche de bonnes pratiques. De ses visites et de ses rencontres, elle a, entre autres, identifié 5 tendances de fond. « J’ai constaté certaines d’entre elles dès mon premier tour du monde des infrastructures touristiques, en 2008. Mais, à la faveur du confinement mondial, ces tendances ont pris autant d’ampleur en 8 semaines qu’en 10 ou 15 ans ». Alors, quelles sont ces tendances ?

  • Le passage d’un tourisme de masse à un tourisme d’espace (virtuel). « Je pense que le tourisme virtuel va prendre de plus en plus de place. Désormais, on peut faire l’ascension du Mont-Blanc depuis son salon. L’Unesco a numérisé les ruines de Pompéi, et, grâce à l’Oculus Rift (un casque de réalité virtuelle, NDLR), nous pouvons visiter des endroits fermés au public de longue date. Ces nouvelles technologies permettent d’ajouter de la profondeur à la visite, et de ne pas juste consommer le site. Elles offrent des capsules touristiques depuis un musée, une médiathèque, une salle de classe. Mais c’est bien le déplacement physique qui fait le sel d’un voyage… donc la clientèle recherchera désormais des lieux hyper-préservés, à très faibles fréquentations, avec un service supérieur et des rencontres humaines plus qualitatives ».
  • L’importance du service « sans couture ». Cette notion, qui sous-entend une constance de la qualité de service pendant toute la durée du séjour, « est travaillée dans les 27 pays et 280 stations de tourisme que j’ai visités, et notamment en Amérique du Nord, ou au Japon. Il y a des procédés qui paraissent simples à mettre en place… Par exemple, il faut davantage développer le rail, et notamment les trains de nuit, plutôt que de les supprimer. Au Japon, où le rail est roi quand il s’agit d’accéder aux stations de montagne, les bagages des touristes sont pris en charge sur le quai de la gare, et livrés directement dans les chambres d’hôtel ».
  • La complémentarité entre l’hyper-tourisme et le slow-tourisme. « L’émergence du slow-tourisme va s’accélérer. Dans notre quotidien, l’afflux d’informations est massif. A un moment, notre cerveau ne peut plus rien absorber, et le besoin de déconnexion est réel. Ainsi, les hôtels déconnectés, où il n’y a aucun appareil électronique (smartphones déposés dans un coffre à l’entrée, clés traditionnelles, pas de TV, de musique, …), qui étaient élitistes jusqu’ici, devraient se démocratiser. Le manque de connexion, qui a longtemps été un handicap pour certains territoires, peut devenir un élément de communication. A l’inverse, dans d’autres contextes, comme celui du voyage d’affaires, nous avons besoin de retrouver cette rapidité technologique. CitizenM, par exemple, l’a bien compris, en permettant un self check-in rapide. Ces deux tendances ne s’opposent pas : elles sont complémentaires ».
  • Le tourisme partout, tout le temps. « On l’a vu, les technologies, ou de nouveaux acteurs, comme Staycation, permettent de vivre des micro-aventures depuis son canapé, ou au bout de sa rue. A l’inverse, certains hôtels de loisirs accueillent désormais des espaces de co-working : on vient pour skier le matin, puis travailler l’après-midi. Ou on prolonge un séjour professionnel pour découvrir, à titre personnel, la région. Depuis quelques années, l’émergence du bleisure montre que le tourisme n’est plus nécessairement lié à un voyage au bout du monde. Les restrictions de déplacements, pendant le confinement, ont par exemple permis à une Parisienne de réaliser une trentaine de balades aux thématiques différentes, dans un rayon d’un kilomètre autour de son appartement. »
  • La quête de sens. « Elle est désormais omniprésente, dans notre carrière, nos loisirs, … Le tourisme n’y échappe pas. Les initiatives sont nombreuses : les hôtels impliquent leurs clients dans l’environnement local (nettoyage des plages, excursions payantes de tourisme social, …), certaines destinations ferment leurs portes quand un « quota écologique » est atteint, et les agences de voyages innovent avec des voyages sans avion par exemple. C’est souvent un engagement fort, qui coûte cher, mais qui répond à cette quête de sens, de choix fait en conscience ».

Pour Armelle Solelhac, il n’y aura donc « pas d’avant, ni d’après… car il sera impossible de revenir tout à fait à ce qui faisait avant ». Et c’est pour « accompagner les professionnels du tourisme » dans ces transformations qu’elle a réalisé ces deux études, disponibles gratuitement :

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