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Big Data : les TMC vont-elles enfin s’en emparer?

Tout le monde rêve de gérer le Big Data à la manière du géant Amazon. Or plusieurs travel managers, réunis lors du débat organisé ce matin sur ce sujet par GBTA, se plaignent de manquer de données complètes et fiables. La faute, notamment au TMC, auxquelles ils lancent un appel du pied…

Du travel manager au data manager, il n’y a qu’un pas… de géant!

La data est devenue vitale, comme en témoigne les résultats d’un sondage mené par GBTA du 8 au 15 octobre, auprès de 33 responsables voyages et acheteurs. Parmi les compétences requises pour le poste de travel manager, 79% des répondants estiment que la manipulation des données chiffrées est déjà primordiale, et continuera à croître à l’avenir. "L’enjeu, c’est de sélectionner et de rationnaliser la data", a relevé Nicolas Daude-Lagrave, senior manager, promotional policy and social media, au sein d’Amazon, lors du débat GBTA organisé jeudi 17 octobre sur le Big Data.

Mais à l’heure du post-GDS, des self-booking tools et du yield, cette donnée si fondamentale s’avère difficile à collecter et à restituer simplement. Le Big Data, soit l’exploitation des données en temps réel, serait-il un fantasme dans le voyage d’affaires ?

Fragmentation des données

"Nous avons des données très fragmentées, qui viennent de partout : les prestataires, les agences de voyages, et les notes de frais que nous n’arrivons pas à traquer", a expliqué Géraldine Tilquin, consultante achats indirects pour United Biscuits (BN). La complexité de la gestion des flux d’information vient aussi de l’implantation de l’entreprise dans quatre pays différents.

La Société Générale a mis en place des indicateurs généraux au niveau des achats, en collaboration avec la direction financière. Une démarche bénéfique pour le groupe, mais qui reste insuffisante. "Là où nous peinons, c’est au niveau du nombre de sources d’informations et de leur fiabilité, a souligné Sabrina Alcabas, responsable achats mobilité et voyage à la Société Générale. Chaque fournisseur a son propre système d’information !" Sans compter qu’un grand nombre de réservations ne passent pas par les TMC, à commencer par les hôtels.

Le rôle de la TMC… ou du GDS

"Ce que nous donne l’agence de voyages n’est pas suffisant, ni fiable à 100%", regrette Sabrina Alcabas. "Nous retraitons derrière, manuellement". "Ma donnée n’est pas fiable, a complété Claire Suedile, global travel manager chez BNP Paribas. La vraie donnée précise, nous en sommes encore très loin !", et passe par du retraitement manuel.

L’exploitation des informations, pour ensuite prendre les bonnes décisions et mieux négocier avec ses fournisseurs, devient un enjeu stratégique sur lequel les TMC sont attendues. Si les agences ne s’en emparent pas, les entreprises contacteront des entreprises spécialistes, comme My Thinks qui travaille notamment pour Corsair, ou des groupes technologiques plus classiques. "Nous allons devoir travailler en direct avec les GDS, pour avoir la donnée qui échappe aux outils des agences de voyages", estime Claire Suedile. Reste à savoir à quel prix…

Certains travel managers et responsables achats déclarent qu'ils seraient prêts à payer leur agence pour obtenir des informations de qualité en temps réel… Pourtant, les appels d’offres montrent combien les sociétés veulent gérer, au plus serré, leur budget consacré au business travel, a rappelé Jean-Michel Kadaner,  directeur général de Key Coporate Solutions. D’ailleurs, le sondage de GBTA prouve combien l’heure est à la rationalisation, chiffres à l’appui : à la question "Avez-vous un objectif chiffré d’économie cette année ?", 61% répondent oui, et 39% non.

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