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Attentats : l’Europe veut renforcer le contrôle des passagers aériens

Suite aux attaques terroristes en France, les dirigeants européens ont décidé d’accélérer la création d’un fichier européen des données des passagers aériens malgré les risques et les craintes concernant la protection de la vie privée.

Les attaques terroristes qui ont touché la France, faisant 17 morts depuis le 7 janvier, ont remis à l’ordre du jour la question de l’échange des données des passagers aériens (PNR).

Les ministres de l'Intérieur de onze pays européens et le ministre américain de la Justice Eric Holder ont décidé, dimanche 11 janvier, de renforcer la lutte contre le terrorisme en ciblant davantage les contrôles aux frontières extérieures de l'Union européenne. "Il faut progresser de façon urgente vers l'établissement d'un PNR européen" qui "permet l'échange des données concernant les passagers aériens entre les Etats membres"a précisé le ministre français Bernad Cazeneuve. Cela "permettra de suivre ceux qui se rendent sur le théâtre des opérations terroristes ou en reviennent".

Anticiper un éventuel attentat

En croisant les PNR avec d’autres fichiers, les autorités espèrent pouvoir anticiper un éventuel attentat dans un avion et repérer ou arrêter les suspects suite à leurs passagers dans les aéroports.

Mais la création d’un système d’échanges de données passagers en Europe, dispositif qui existe déjà entre la France et nombre de pays, notamment les Etats-Unis, est bloquée depuis 2010. Le 11 novembre dernier, les députés de la Commission sur les libertés civiles ont ainsi rejeté une nouvelle fois une proposition de loi sur ce sujet.

Risques concernant les libertés individuelles

La plupart des opposants à cet échange de données pointent du doigt les risques concernant les libertés individuelles. Le Groupe de travail de l’article 29 sur la protection des données estime ainsi que ce système est "intrusif pour les voyageurs innocents". Comme le souligne le député européen Sophia Ent’Veld, spécialiste du dossier, rien n’a jusqu’à ce jour prouvé que de telles mesures ont permis de prévenir les actes terroristes.

Pour le député Jan Philipp Albrechc, enregistrer les données de passagers n’est qu’"un placebo". "Ils réagissent aux peurs des gens au détriment des droits et des principes des citoyens inscrits dans la loi. Ces données n’aideront pas à trouver les combattants d’ISIS", explique-t-il dans The Register. Plusieurs autres députés estiment les garanties sur l’anonymisation, le stockage et le transfert de ces données sont insuffisantes.

Les PNR sont constituées de 19 types de données recueillies par les transporteurs aériens au cours des procédures de réservation dont obligatoirement le nom du passager, son itinéraire, une information de contact et les informations du ticket. Mais ils incluent souvent plus de précisions, comme les préférences des passagers, par exemple les repas pendant les vols (végétariens, kasher, etc) et les services demandés à bord, les problèmes de santé, les adresses mails et un numéro de téléphone portable, des données relatives à la carte de crédit mais aussi les réservations d’hôtels ou de voitures.

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