Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Le Royaume-Uni et les Pays-Bas déconseillent les voyages au Sri Lanka

Alors que le Quai d’Orsay appelle désormais à la plus grande prudence à Colombo, d’autres pays redoutent de nouveaux attentats et déconseillent de voyager au Sri Lanka.

C’est la double peine pour le Sri Lanka. Après avoir subi de terribles attentats le 21 avril dernier, revendiqués par l’Etat Islamique, le pays fait désormais l’objet de mises en garde émanant de plusieurs pays, à des degrés divers. Vendredi matin, le ministère des Affaires étrangères a ainsi recommandé aux ressortissants français de limiter les déplacements dans la ville de Colombo. « Des opérations de police sont toujours en cours. Limitez vos déplacements dans la ville de Colombo, évitez les abords des lieux de culte et les rassemblements sur l’ensemble du territoire », détaille le Quai d’Orsay sur sa page Conseils aux voyageurs.

Les Pays-Bas vont rapatrier des centaines de touristes

D’autres pays lancent des avertissements plus stricts encore. C’est le cas du Royaume-Uni, des Pays-Bas, des Etats-Unis ou encore de l’Australie. « A la suite des attaques horribles du dimanche de Pâques et d’opérations de sécurité toujours en cours au Sri Lanka, (…) j’ai décidé de réviser les consignes de voyage et de déconseiller aux citoyens britanniques tout voyage non essentiel au Sri Lanka », a ainsi annoncé le ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt, dans un communiqué. Le ministère néerlandais des Affaires étrangères a également modifié son avis de voyage quelques heures plus tard, conseillant désormais de se rendre au Sri Lanka « seulement si nécessaire ». « La situation sécuritaire dans tout le pays est imprévisible et incertaine », a indiqué le ministère, qui évoque le risque d’autres attaques ainsi que d’éventuelles représailles religieuses.

Au point que les Pays-Bas ont décidé, vendredi en fin de matinée, de rapatrier des centaines de Néerlandais – 400 à 500 – se trouvant actuellement au Sri Lanka, a annoncé un fonds de garantie actif dans le tourisme. Le rapatriement de ces voyageurs aura lieu « dans les prochains jours » via des vols réguliers ainsi qu’un « probable » vol charter de l’opérateur touristique TUI lundi.  « Le ministère des Affaires étrangères nous a informés qu’il n’y avait pas de danger grave, mais qu’il était raisonnable que les voyages soient interrompus et que les voyageurs rentrent aux Pays-Bas », a expliqué Erik Jan Reuver, le directeur de la fondation qui agit comme assureur et coordinateur en cas de catastrophes lors d’un voyage.

« Nous espérons pouvoir changer (cette recommandation) quand l’opération sécuritaire sera terminée », a de son côté indiqué le chef de la diplomatie britannique, soulignant que sa « première priorité » était de s’assurer de la sécurité des citoyens britanniques qui « vivent ou voyagent à l’étranger ». « Nous espérons tous que la situation reviendra à la normale très bientôt et que l’industrie du tourisme sri-lankaise se rétablira après ces attaques », a encore dit Jeremy Hunt, s’engageant à « faire tout ce que nous pouvons pour aider les autorités sri-lankaises en attendant ». Israël a enfin appelé ses ressortissants à quitter le pays en raison d’une « menace concrète élevée ».

La polémique gronde

Le Seto, pour sa part, a actualisé ses recommandations jeudi en fin d’après-midi, suite à une réunion avec les principaux TO programmant la destination. Un nouveau point est prévu mardi 30 avril. L’Ambassadeur du Sri Lanka sera présent à Paris la veille, pour répondre aux questions lors d’un point presse. La suspension du programme de visas gratuits à l’arrivée, qui devait entrer en vigueur le 1er mai, a d’ores et déjà été annoncée, pour des raisons de sécurité.

Sur place, la chasse à l’homme se poursuit pour traquer les suspects. Les mesures de sécurité ont été renforcées, mais la situation demeure très confuse. Le bilan des attentats a ainsi été revu à la baisse : 253 personnes ont péri dans les attentats et non 359 comme indiqué auparavant, des corps ayant été comptés plusieurs fois. Et la polémique enfle sur l’incapacité des autorités à empêcher ces attentats suicides alors qu’elles disposaient d’informations cruciales.

Ces attentats sont un coup d’autant plus rude pour le pays qu’il avait été élu destination de l’année 2019 par le très prescripteur guide Lonely Planet. L’an dernier, le Sri Lanka a comptabilisé un peu plus de 2,3 millions d’arrivées touristiques. Selon des chiffres publiés par Courrier International, le secteur est la troisième source de devises étrangères pour le pays. En 2018, il avait rapporté 4,4 milliards de dollars, un chiffre en progression de 11,6% par rapport à 2017. Le pays espérait franchir cette année la barre des trois millions de visiteurs.

Les commentaires sont fermés.

Dans la même rubrique