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APST : vers une sortie de crise incluant un mécanisme de prêts pour les adhérents les plus fragiles ?

Dossier Thomas Cook, inquiétudes financières, avoirs à rembourser pour les adhérents… La situation est certes délicate à l’APST, mais loin d’être catastrophique. Nous avons fait le point avec Cédric Dugardin, Alix Philipon et Emmanuel Toromanof.

Le courrier adressé par la présidente Alix Philipon aux adhérents, indiquant que l’APST risquait de ne pas pouvoir faire face à ses obligations, a été mal comprise. Manager de transition de l’association, Cédric Dugardin tient à rassurer et rectifier le tir : « L’association n’est pas en faillite, loin de là. Effectivement, si nous avions à affronter un nouveau ‘choc’ tel que nous l’avons connu avec Thomas Cook et la pandémie, l’APST ne serait en mesure de soutenir la crise – pas plus que l’UNAT ou Atradius. Mais nous sommes loin de cette situation. »

S’agissant de Thomas Cook, le secrétaire général Emmanuel Toromanof rappelle pour sa part que le sinistre évalué à 42 millions d’euros concernait 53 677 clients. « Mais s’agace-t-il, sur ce nombre, 40 000 clients ont été remboursés ou sont partis (et rentrés) normalement. L’APST n’a pas floué les clients, bien au contraire. Sur les 9 630 dossiers restants, qui représentent jusqu’à 22,4 millions d’euros, 1 300 sont complets. Il en reste environ 5 900 à étudier. Seulement, tant que le liquidateur n’a pas produit ses demandes, nous ne pouvons rien faire : nous sommes dépendants du tribunal ». Cédric Dugardin renchérit en soulignant, pour avoir réglé notamment la faillite de Presstalis, qu’un tel processus « est très long ».

Le CIRI voit le « plan » d’un œil très favorable

« J’ai toujours essayé, depuis le début de mon mandat, de gérer au mieux pour le bien de nos adhérents », rappelle pour sa part Alix Philipon.

Pour les clients de la caisse de garantie, les vrais problèmes risquent de se présenter dans les prochains mois, notamment avec le remboursement des « avoirs ». Le mécanisme a permis à des entreprises d’éviter de grandes difficultés de trésorerie. Mais il va bientôt falloir, en principe, rembourser. Certains opérateurs, tant agences que producteurs, craignent que cette échéance provoque des défaillances.

Cédric Dugardin ne nie rien, envisageant même le chiffre d’un milliard d’euros d’avoirs à rembourser. Mais, dit-il, « nous avons envisagé un schéma de sortie de crise ». Un schéma dont il réserve la primeur aux membres du conseil d’administration. « C’est un schéma simple, plein de bon sens, que le Comité Interministériel de Restructuration Industrielle voit d’un œil très favorable, en attendant l’approbation définitive des ministres concernés ».

Un système de prêts via Bpifrance

Dans le « plan » figure une possibilité de prêts, accordés par Bpifrance pour les entreprises les plus fragiles. Concrètement, les opérateurs dont la trésorerie serait terriblement fragilisée dans le cas de remboursements conséquents d’avoirs pourraient – après avoir fait valider leur dossier par l’association, laquelle examinerait la crédibilité financière de l’emprunteur – obtenir ce prêt. Pour le moment, le montant possible n’est pas encore totalement finalisé, de même que les délais de remboursement.

« En revanche, et c’est évident, nous allons, en accord avec l’Etat, réformer le système, ce qui est le moment le plus difficile. Jusqu’à présent, la garantie envers les clients étaient illimitée… Il va falloir étudier d’autres options ».

« Reste maintenant à tout mettre en œuvre : la vente de l’immeuble est quasi bouclée, il nous reste encore suffisamment de trésorerie pour assumer l’ensemble de la dette. » Pour le plan de relance et la nouvelle vie de l’APST, tout devrait être bouclé au plus tard à la fin du mois de juin. C’est sans doute pour cette bonne raison que le mandat de Cédric Dugardin est prorogé d’un mois… soit jusqu’à la fin juin.

2 commentaires
  1. Patrice dit

    Cela fait bien longtemps que l’on sait que l’APST allait rencontrer des difficultés, bien avant la pandémie, faute de mesurer et gérer ses engagements avec suffisamment de rigueur. J’ai plutôt l’information que les autres assureurs honorent leurs engagements sans attendre les dossiers « complets » du liquidateur.
    Je suis surpris de lire que ça serait le montant illimité de la garantie financière qui pose problème alors que l’APST se targuait de déplafonner son engagement avant que le décret de 2015 ne l’impose, tout en pensant conserver son « cher » monopole.
    Rappelons quand même que « la garantie de l’intégralité des fonds déposés… » relève d’une directive européenne et que certains assureurs ont démontré qu’ils savaient la gérer

  2. Fred dit

    Ce monsieur n’a jamais appris à ne pas dénigrer ses concurrents. Pourquoi parle t-il d Atradius et d Unat ? C’est l Apst qui nous intéresse.
    Des dossiers incomplets. Cela me fait bien rire. En tant qu’ex-employé Thomas Cook, j ai vu les courriers que les clients ont reçu de l’Apst pour constituer un dossier. Les clients ont envoyés les documents. L’Apst leur a demandé 2/4 fois. J’ai même appelé une fois car le client avait déjà envoyé les documents. Réponse : nous n avons rien alors que j’avais accusé de réception du recommandé dans les mains (tamponné par leur soins) bref la liste est longue.
    Je ne vous parle même pas de l accueil téléphonique. Comment peut on répondre sur un ton aussi désagréable aux clients qui sont dans la détresse ?? Ce monsieur devrait faire un audit (client mystère) si il ne sait comment faire, qu’il demande a un ancien dirigeant de Thomas Cook. Nous étions audités plusieurs fois par an.
    En tant que journaliste, il serait bien d interroger les victimes et les ex Thomas Cook pas qu un son de cloche.
    En tout cas l’Apst a bien vécu pendant des années.

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