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Après l’été, la marque Thalys disparaîtra au profit d’Eurostar

Dans les prochains mois, les trains Thalys vont être rebaptisés Eurostar. C’est la première étape d’un projet ferroviaire très ambitieux.

« Lancer une nouvelle marque est toujours un moment spécial. Aujourd’hui, c’est le début d’un nouveau chapitre », s’est réjoui Gwendoline Cazenave, la directrice générale d’Eurostar Group. A partir de troisième trimestre 2023, les trains Thalys reliant Paris, Bruxelles, Amsterdam et Cologne vont changer de nom. Ils s’appelleront tous Eurostar. La marque des trains transmanches a été jugée plus connue que son homologue franco-belge. « Notamment auprès de la clientèle américaine et asiatique », précise Gwendoline Cazenave.

Eurostar Group sera la holding qui coiffera les deux compagnies. Voulu par l’ancien patron de la SNCF, Guillaume Pepy, le rapprochement légal des deux entités avait été annoncé le 1er mai 2022. Il est désormais matérialisé par l’annonce de la fusion des marques, mais aussi d’un nouveau logo composé d’une étoile à six branches dans un cercle ouvert, qui forme un « e ». Ce dessin veut rappeler le mythique train Etoile du Nord, qui relia Paris, Bruxelles et Amsterdam de 1924 à 1996, l’exposition universelle de Bruxelles en 1958 et le premier logo d’Eurostar.

« Nous voulons une marque unique, forte pour nos clients, qui soit le symbole du réseau européen que nous voulons mettre en place », a expliqué Gwendoline Cazenave, lors de sa présentation devant un important parterre de journalistes européens à Bruxelles.

Une fusion risquée au niveau de la distribution

« Nous avons deux entreprises avec la même ADN. Thalys dessert quatre pays depuis 1996 et transporte chaque année 8 millions de passagers. Eurostar dessert aussi 4 pays mais depuis 1994, avec 11 millions de passagers par an. Ce sont donc deux entreprises assez similaires » explique François Le Doze, le directeur commercial d’Eurostar Group.

La distribution le sait bien, le futur projet d’union des deux entreprises s’annonce faramineux. En effet, Eurostar promet un site web, une application, un système de réservation et un programme de fidélité uniques à partir d’octobre. « Il faut pour cela que toutes les marques aient le même inventaire, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Eurostar a le même que la SNCF. Thalys un autre » indique Alain Krakovitcch, le directeur de TGV-Intercités et président d’Eurostar Group.

La marque Thalys disparaîtra à ce moment-là, avant que les services proposés aux voyageurs soient unifiés, d’ici à 2024. Mais les ex-Thalys resteront rouges. « On ne va pas repeindre tous les trains ! », a expliqué Gwendoline Cazenave. Comprendre aussi que la somme à investir pour unifier les couleurs de toutes les rames (en intérieur comme en extérieur) serait beaucoup trop importante, alors même que Thalys vient de refaire un grand nombre de ses rames.

Transformer les gares des Eurostar en hubs

L’objectif prioritaire de la SNCF, l’actionnaire majoritaire de nouvelle holding, est « de dimensionner l’utilisation de la flotte » selon Alain Krakovitch. D’ici à 2025, les rames actuelles Eurostar pourront d’ailleurs circuler dans tout le réseau, par exemple entre Paris et Bruxelles. En revanche les Thalys n’ont pas vocation à passer la Manche. La nouvelle Eurostar possèdera 51 rames, 26 provenant de l’ancienne Eurostar et 25 de Thalys. A noter que les rames de l’ancienne Eurostar ont deux fois plus de capacités que celles de Thalys.

Le but ultime est d’atteindre les 30 millions de passagers pour les deux compagnies d’ici à 2030, par rapport aux 19 millions en 2019. Et ainsi combler les 850 millions de livres de dette, en partie due aux emprunts durant la crise sanitaire.  « Le grand sujet qu’on a, c’est le goulet d’étranglement aux frontières » qui n’a pas permis de rétablir le service de 2019 vers Londres à cause des contrôles liés au Brexit, a regretté la dirigeante. Un véritable casse-tête partagé avec les aéroports qui manquent eux aussi de policiers aux frontières. Cette question sera primordiale dans les prochaines semaines.

L’autre enjeu majeur sera de faire des gares de véritable hubs à l’image des grands aéroports européens. « Il va falloir coordonner nos horaires, les rendre efficients. Que les réseaux soient cohérents en gare. Que ce soit à Paris, à Lille, à Bruxelles ou à Londres », confie Gwendoline Cazenave. Les voyageurs doivent bénéficier de connexions simples pour toute l’Europe avec des trains à grande vitesse. Car désormais « les deux tiers des gares françaises sont à moins de 6 heures en train de Londres. »

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