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Amex GBT : échec des négociations 2023 sur les salaires

Le groupe spécialiste des voyages d’affaires ne tient pas compte de l’inflation et reste arc-bouté sur des augmentations au mérite, dénonce l’intersyndicale.

Les syndicats ont refusé de signer avec la direction, suite aux négociations annuelles obligatoires (NAO) menées avec la direction d’American Express Global Business Travel (GBT). Des NAO qui sont déroulées dans un contexte d’inflation galopante, rappelle l’intersyndicale CFTC-CFDT.

Concrètement, que demandaient les syndicats ? Une augmentation générale des salaires de 8%, une enveloppe de majoration de la masse salariale à hauteur de 4% pour les augmentations au mérite, l’instauration d’une prime de partage de valeurs de 1000 euros, indique l’intersyndicale. Ainsi que la hausse de 180 euros par mois de la prime télétravail et une revalorisation des tickets restaurant à 15 euros.

Des demandes très largement refusées, regrette Gilles Paton, délégué syndical CFDT, syndicat minoritaire. La direction a proposé une hausse de 20% des tickets restaurants, à 10,80 euros, et une augmentation au mérite de seulement 2% de l’enveloppe salariale, poursuit-il.

Pas de hausse générale des salaires « depuis 2010 »

« Nous ne payons pas les factures avec des tickets restaurants. Dire que les salariés sont extrêmement déçus est un euphémisme. Compte tenu de la pression sur le pouvoir d’achat, à l’heure de la reprise de l’activité, nous demandions à titre exceptionnel une mesure touchant tous les salariés. »

« Chez nous, les augmentations générales de salaires n’ont plus cours depuis 2010, se désole aussi Gilles Paton. L’entreprise pratique uniquement des augmentations au mérite. »

Le représentant du personnel n’incrimine pas directement la direction française : « Il y a une certaine volonté de la direction, bloquée par les règles du groupe. » Amex GBT redouterait de devoir ensuite accepter des augmentations salariales comparables sur ses autres marchés. « La France s’abrite derrière cette raison. »

La direction se défend

« Je comprends les revendications des salariés, mais il faut les replacer dans le contexte actuel », nous indique Yorick Charveriat, vice-président et directeur général France d’Amex GBT. Si les entreprises reprennent les voyages, après deux années de crise sanitaire, l’activité reste pour la TMC entre 70% et 75% du niveau de 2019. 

« Tous les ans, nous accordons des augmentations de salaires, même quand il n’y a pas d’inflation, ajoute-t-il. Nous faisons de vrais efforts. Le forfait travail est à 100 euros par mois, bien au-dessus du minimum légal d’environ 20 euros, auquel s’ajoute 40 euros de box Internet. »

Malgré l’échec des NAO, les salariés bénéficieront bel et bien d’une revalorisation à 10,80 euros des tickets restaurants – une exception française – et d’une augmentation au mérite de 2% de l’enveloppe salariale, confirme Yorick Charveriat. « Nous ne voulons pas pénaliser les employés, sous prétexte que l’intersyndicale n’a pas voulu signer. »

Le gestionnaire des voyages d’affaires emploie 850 personnes en France. En dehors du siège à Issy-les-Moulineaux, le groupe dispose de plateaux à Lyon et Sophia Antipolis. Environ 90% des employés sont en full télétravail, contre 50% en 2019. Des sites ont fermé avec la crise du Covid. Un plan de départ volontaire s’est déroulé en 2021, entraînant une cinquantaine de départs.

Au niveau de la branche, trois groupes sous le Smic

Les NAO bloquent aussi au niveau national. À l’automne 2022, les Entreprises du Voyage (EdV) et le Syndicat des entreprises du tour-operating ont proposé 7,15 % de hausse moyenne des salaires minima de base du secteur. Avec maintien de la prime d’ancienneté, mais négociée séparément. Cette proposition des deux organisations patronales a été retoquée par les syndicats des salariés lors des NAO.

Depuis, les EdV et les syndicats des salariés se sont revus à quelques reprises, en vain. Du coup,  les minima sociaux de trois groupes (A, B et C) demeurent sous le niveau du Smic (1709 euros). « On continue à négocier pour tenir compte du besoin de repasser évidemment au-dessus du Smic de répondre à la problématique d attractivité et de modernisation, note Valérie Boned, secrétaire générale des EdV. Toutes les parties, organisations salariales comme patronales, sont conscientes des enjeux. »

En attendant, les employeurs restent tenus de payer au-dessus du Smic.

A lire aussi« Un dossier NDC requiert 67% de temps de traitement supplémentaire » – Yorick Charveriat…

2 commentaires
  1. Anonyme dit

    Il n’y a aucun plateau affaires GBT à Strasbourg ! Revoyez vos sources, GBT l’a fermé en 2020

    1. Linda Lainé dit

      Lors de l’interview du 21/2, Yorick Charveriat, directeur général France d’Amex GBT, nous a signalé l’existence de 3 plateaux dont un à Strasbourg. Recontacté par nos soins le 22/2, suite à votre commentaire, il nous confirme que le plateau de Strasbourg est finalement fermé. Mais il reste « beaucoup d’agents à Strasbourg avec des meetings réguliers ». L’article a donc été corrigé, merci à vous.

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