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« American Express devient le partenaire d’AS Voyages »

Les présidents des deux réseaux profiteront de leur premier congrès commun pour présenter aux 750 participants le contrat-cadre qu’ils viennent de signer avec American Express. À cette occasion, le nouveau logo de Selectour et les premiers résultats consolidés seront aussi dévoilés.

L’Écho touristique : Votre premier congrès commun a commencé jeudi à Séville. Le taux de participation est-il satisfaisant ?

François-Xavier De Boüard : 750 participants ont répondu présent, dont environ 500 agences à parité égale entre les deux réseaux. 200 partenaires et journalistes sont aussi du voyage. C’est un beau succès, on s’attendait à un taux de participation moins élevé.

Jean-Pierre Mas : Les adhérents sont très curieux de voir ce que va leur apporter la fusion dans leur quotidien de chef d’entreprise.

Quels vont être les temps forts de ce congrès intitulé « Le Meilleur des Deux Mondes » ?

J.-P. M. : Jeudi a été présenté le nouveau logo de Selectour, dont l’identité graphique est ancienne et qui a besoin d’une image plus orientée sur le multicanal et le voyage d’affaires. Celui d’Afat a été changé il y a trois ans.

F.-X. B. : Cinq ateliers ont été proposés aux adhérents : Tourisme, Voyage d’affaires, Multicanal, Le Nouveau Modèle économique et Les Départs régionaux. Le but étant de trouver comment gagner des parts de marché dans de ces domaines. Vendredi, une séance plénière était consacrée au on line.

Le développement des ventes sur Internet est-il devenu une priorité pour AS Voyages ?

J.-P. M. : Sur la partie Web, on arrive un peu tard par rapport aux pure players. Internet est devenu notre environnement, on est connectés en permanence. Les ponts sont très faciles à créer entre une démarche d’information on line et l’achat en agence, qui demeure plus rassurant. Les agences qui ne pourront pas suivre le rythme du multicanal sortiront d’elles-mêmes du réseau. On a besoin d’un outil performant.

Quand ferez-vous votre choix entre les deux outils ?

J.-P. M. : Orchestra et Traveltainment sont encore en phase de rodage.

F.-X. B. : Nous nous réservons l’année 2010 pour voir comment ils évoluent. Il n’y a pas d’impératif à ce sujet.

Le partenariat initié en mai dernier entre Selectour et Lastminute sera-t-il valable pour les agences Afat ?

J.-P. M. : Certainement, car les débuts sont prometteurs. Si le partenariat n’est pas étendu, Afat trouvera un autre acteur en ligne pour passer le même type de partenariat.

Certaines agences du réseau pourront-elles porter les couleurs de Lastminute ?

F.-X. B. : C’est envisageable. Mais cela ne concernerait qu’une dizaine de points de ventes situés dans les grandes villes. Cette possibilité s’adresserait davantage à un miniréseau, qui veut se faire sa propre concurrence.

La création d’une marque unique a été repoussée. Pourquoi ?

F.-X. B. : Nous pensions, lors de l’annonce de la fusion en avril, rassembler notre réseau sous une seule marque. Or la reprise d’une marque historique n’a pas abouti et les adhérents nous ont demandé de ne pas en créer une nouvelle. Le coût, estimé à 20 Mi, est bien trop cher dans le contexte actuel.

J.-P. M. : On ne peut pas se satisfaire d’une seule marque si l’on veut bien organiser la concurrence. La cohabitation des deux marques règle ce problème car on ne peut pas avoir la même enseigne en face-à-face. Par ailleurs, nous n’empêcherons pas les agences d’avoir une seconde enseigne et de porter celle d’un tour-opérateur comme Look et Fram. Kuoni a, pour sa, part remis son projet d’agences enseignes à plus tard. Nous continuons à discuter avec d’autres TO.

Quelle est votre position avec les fournisseurs ?

J.-P. M. : De nouveaux contrats avec les fournisseurs seront signés l’an prochain. On ne peut pas tous vendre la même chose au même moment. Nous avons aujourd’hui 40 TO identiques et une dizaine de différents.

F.-X. B. : Tous nos partenaires ne sont pas bien équipés en matière de BtoB. Les agences travailleront naturellement avec ceux qui sont le plus présent sur le système.

Comptez-vous devenir producteur ?

J.-P. M. : Actuellement ce n’est pas le meilleur plan d’être producteur. Mais nous n’excluons pas, un jour, d’intégrer une activité TO. Pour le moment, ce n’est pas une priorité. Par contre avoir des relations plus riches avec nos fournisseurs en est une.

Êtes vous intéressés par le rachat de Fram ?

J.-P. M. : Fram est estimé à 200 ME. Économiquement parlant, cela serait déraisonnable. Ce qui compte, c’est de trouver comment nous renforcer sur les départs régionaux avec Fram, qui est notre premier fournisseur. En revanche, si Thomas Cook veut le racheter, alors ça nous intéresse !

À ce propos, comment évoluent vos relations avec TC ?

J.-P. M. : TC est notre second fournisseur. Nous voulons maintenir nos relations avec lui.

F.-X. B. : Selectour a signé l’an dernier des accords commerciaux avec Jet tours pour une durée de cinq ans.

J.-P. M. : Au 31 décembre 2009, le contrat de Selectour s’appliquera à Afat, et Denis Wathier [président du directoire de Thomas Cook, ndlr] le sait sinon il aurait rompu notre contrat à la date initiale du 31 octobre 2009. S’il ne l’a pas fait, c’est parce que, juridiquement, il n’avait pas le choix.

Où en est votre demande de rester dans le G4 ?

F.-X. B. : Le choix du G4 était décidé avant l’annonce du rapprochement entre Carlson et TUI.

J.-P. M. : Le G4 représente à lui seul plus de 50 % du volume d’affaires billetterie en France. Notre demande officielle de rester en son sein devait être votée lors du conseil d’administration du 17 novembre, mais Thomas Cook l’a repoussée. Afat Entreprise est dans l’alliance. Comme son périmètre et son contrôle change, l’article 233 C du Code du commerce nous impose d’avoir l’aval des trois autres membres. Si aucun n’accepte, nous ne poursuivrons pas l’aventure. Si l’un des trois n’avalise pas notre demande, cela lui permettra de mettre en oeuvre une procédure d’exclusion qui requiert, elle aussi, l’unanimité des autres membres et je doute qu’elle existe actuellement. Franchement, ce sont des débats qui ne nous intéressent pas. S’il y en a un qui n’est pas content et bien qu’il s’en aille !

Pour autant, vous n’avez pas abandonné l’idée de rester dans l’Alliance T ?

F.-X. B. : Selectour est propriétaire à 100 % de l’Alliance T. Il reste encore Fnac Voyages et Pauli Voyages, mais cela devrait évoluer dans les prochaines semaines. L’Alliance T est désormais un bras armé pour d’autres actions. Elle permettra, notamment, aux agences de bénéficier de sa centrale de paiement sans qu’elles aient à porter le nom d’Afat ou de Selectour. Elle pourra aussi servir d’accueil de groupes. Nous souhaitons aussi donner une dimension européenne à l’Alliance T, et nous réfléchissons aux actions à mener avec Globalia et RTK en termes d’achats et d’aérien.

Le voyage d’affaires est-il une priorité ?

F.-X. B. : Nous réalisons 1,2 MdsE de volume d’affaires en billetterie aérienne et ferroviaire. Notre activité se répartit entre 65 % pour voyage d’affaires et 35 % pour le tourisme. AS Voyages se positionne comme le spécialiste des PME-PMI.

Des concentrations ont aussi lieu dans le voyage d’affaires. Carlson avec TUI, Manor est en discussion avec American Express. Quelle est votre position ?

J.-P. M. : Le rapprochement entre TUI et Carlson est intelligent. Nous profiterons de notre congrès pour annoncer aux adhérents qu’American Express devient notre partenaire affaires. Nous avons signé avec le réseau un contrat-cadre portant sur la billetterie.

Comment se comporte votre activité ?

J.-P. M. : La baisse du volume d’affaires devrait être de l’ordre de 10 % cette année. En revanche, nous n’avons eu aucune défaillance. Le plan de trésorerie avec garantie à court terme mis en place pour les agences a été peu utilisé. Selectour n’a pas enregistré de demandes et Afat quelques-unes.

Selectour a quitté le Snav. AS Voyages sera-t-il membre du syndicat ?

J.-P. M. : Nous sommes conscients de son intérêt. On ne peut pas se permettre d’être uniquement représenté par le Ceto auprès des pouvoirs publics. Il est nécessaire d’être au Snav. Nous espérons trouver une solution constructive pour 2010.

Quels ont été les principaux obstacles à la fusion ?

F.-X. B. : Pour les adhérents, cela a été d’accepter l’idée de faire partie d’une entreprise.

J.-P. M. : À l’inverse, pour Afat c’est de rentrer dans un modèle coopératif, que les adhérents ont tendance à juger vieillot.

Comment ont réagi les équipes en interne ?

F.-X. B. : Elles savent qu’il y aura des économies d’échelle, car une partie des services est à Paris et l’autre à Toulouse. Au total, il y a 80 salariés et le but est de ne pas avoir de doublon. Ils ont des craintes, qui sont légitimes, mais pour l’heure tout n’est pas arrêté.

J.-P. M. : Les équipes ressentent un double effet. Elles sont à la fois enthousiastes et en même temps elles se posent des questions sur leur avenir.

Quelles sont les prochaines étapes de la fusion ?

J.-P. M. : Le 17 décembre sera constitué le capital social. Le conseil d’administration choisira aussi ses futurs présidents. Nous sommes tous les deux candidats aux postes d’administrateurs et de coprésidents de la coopérative et de la société de services. La fusion sera achevée juridiquement le 1er janvier 2010. La centrale de paiement et le système comptable seront uniques également à cette date. Au premier trimestre de l’année prochaine, les services seront organisés et rationalisés. Dans un an toutes les questions auront leurs réponses.

« On ne peut pas se satisfaire d’une seule marque si l’on veut bien organiser la concurrence »

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