Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Air France : les actionnaires rejettent la prime de l’ex-DG

Une forte majorité des actionnaires de la compagnie a réprouvé, hier, la prime de 400.000 euros versée à Pierre-Henri Gourgeon, lors d’une assemblée générale houleuse. Mais pour l'heure, le groupe n'a pas pris d'action juridique pour en demander le remboursement…

L'assemblée générale d'Air France-KLM a rejeté, jeudi, à 79%, de valider la prime versée à l'ancien directeur général Pierre-Henri Gourgeon.

Au cours d’une réunion houleuse, les actionnaires ont ainsi suivi l’Etat, engagé à hauteur de 15% dans la compagnie. Le président du groupe Jean-Cyril Spinetta, a dû répondre à de nombreuses questions et interpellations sur cette question, sous les huées. Selon lui, le paquet de 1,5 million d'euros accordé à l’ancien dirigeant, incluant une prime de 400.000 euros en échange d'une clause de non concurrence de trois ans, a été accordé pour "compenser le caractère imprévisible" de son départ en octobre 2011.

"Comment peut-on accepter de telles sommes pour se conduire tout simplement en honnête homme? C'est une question de morale", a lancé un actionnaire. Sylvain Chazal, salarié et actionnaire (UNSA Air France), a rappelé que la mise en place de "retraites chapeaux" avait été annoncée en 2004 pour s’assurer de la fidélité des anciens dirigeants, soit 30 000 à 40 000 euros par mois pour Pierre-Henri Gourgeon. "Nous ne comprenons pas cet égoïsme", a-t-il ajouté.

Une question de décence

La prime "de non-concurrence" ayant déjà été versée, il est toutefois peu probable que l’ancien dirigeant soit obligé de la rembourser, Air France-KLM n'ayant pas pris des mesures juridiques pour le contraindre. Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a toutefois appelé Pierre-Henri Gourgeon à rembourser "de lui-même", au nom de la "morale", les 400.000 euros touchés après son départ de la compagnie, à l'automne dernier. "La morale voudrait que, de lui-même, Pierre-Henri Gourgeon rembourse cela", a déclaré le ministre sur France Inter jeudi. Il a réaffirmé qu'aux yeux du gouvernement, cette prime n'allait "pas dans le sens de la décence". Autre conséquence de cette polémique, Jean-Cyril Spinetta s'est engagé à ne pas demander de rémunération exceptionnelle en cas de départ : "j'en prends un engagement formel".

Lors de l'assemblée, de nombreux actionnaires ont également déploré le manque de stratégie et de réactivité de la compagnie depuis 2008, mettant directement en cause Jean-Cyril Spinetta. Ce dernier s'est en partie défaussé sur la crise débutée en 2008 et sur l'augmentation du prix du pétrole. Les syndicats ont également rappelé leurs inquiétudes quand au devenir du sureffectif annoncé.

A lire aussi :

– Pierre-Henri Gourgeon a déjà été au centre d'une polémique à propos de billets à 24 euros pour l'île Maurice.

– le compte rendu détaillé de l'Assemblée générale d'hier sur investir.fr

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique