Air France : le DRH propose des contrats à la carte selon la productivité des salariés
Dans une interview publiée ce lundi par Le Parisien, le DRH d’Air France Xavier Broseta propose aux pilotes des contrats mieux payés s’ils dépassent les objectifs de productivité, ou moins bien rémunérés s’ils refusent de les atteindre. Une offre qui pourrait être étendue aux hôtesses et aux stewards.
Trois contrats de travail différenciés avec des salaires indexés sur la productivité. Telle est la proposition qu’Air France souhaite soumettre à ses salariés et que le DRH de la compagnie, Xavier Broseta, a formulé dans une interview au Parisien datée de lundi 26 octobre. L’offre, qui concerne les pilotes, pourrait être étendue aux stewards et hôtesses de l’air.
Le SNPL n'apprécie pas la forme
"Si notre objectif est d'augmenter la productivité, on ne veut pas l'imposer à tout le monde", a déclaré Xavier Broseta en guise d’introduction. "Nous proposons de créer trois contrats de travail. Dans le premier, le salarié accepte d’atteindre la productivité demandée, son salaire reste identique à celui d’aujourd’hui. Dans le deuxième, il travaille encore plus mais gagne plus. Dans le troisième, enfin, il peut refuser de suivre cette hausse de la productivité, mais alors sa rémunération diminue", a-t-il détaillé.
Une annonce qui a fait réagir Philippe Evain, président du syndicat de pilotes SNPL, sur Europe 1 ce lundi matin : "Je suis toujours aussi étonné de la forme que cela prend, c'est-à-dire qu'on fait des annonces dans la presse qui concernent les organisations professionnelles. On ne leur en parle pas avant, bien entendu. Et puis on guette par voix de média leur réaction. Le dialogue social, ce n'est pas comme ça que ça doit fonctionner".
Les syndicalistes, "bienfaiteurs de l'humanité"
La compagnie, qui a déjà supprimé 5500 postes entre 2012 et 2014, est dans la tourmente alors que direction et pilotes ne parviennent pas à s’entendre sur un plan de développement prévoyant que tous les navigants volent une centaine d'heures de plus par an. Faute d'accord, la compagnie a présenté, le 5 octobre, un plan de restructuration menaçant 2900 emplois sur 2016-2017, dont 300 emplois de pilotes, 900 d'hôtesses et de stewards, et 1700 au sol.
Trois semaines après les débordements en marge du CCE du 5 octobre, le DRH à la chemise déchirée revient sur ces événements. Il s’exprime aussi sur le dialogue social au sein d’Air France avec une déclaration qui devrait faire mouche : "Je suis et reste convaincu que les syndicalistes sont de grands bienfaiteurs de l’humanité".
