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Air France Hop ! : « Nous allons négocier jour et nuit jusqu’à fin mars »

Les conditions de reclassement doivent être renégociées pour que le PSE soit validé. Selon nos informations Air France cherche par ailleurs 6 milliards de recapitalisation auprès de l’Etat français.

Mardi, la direction du travail (Direccte des Pays de la Loire) a décidé de ne pas valider le vaste plan de sauvegarde de l’emploi/plan de départ volontaire (PSE/PDV) qui prévoit la suppression de 1007 postes au sein de la compagnie aérienne Hop!. Un plan qu’Air France prépare depuis l’été 2020.

Mercredi, les élus du personnel de la compagnie régionale d’Air France étaient convoqués au siège de Nantes pour une réunion avec leur direction. Une réunion qui s’est « passée normalement », selon Joël Rondel, secrétaire CGT du CSE. « On nous a confirmé que la Direccte avait refusé d’homologuer totalement le plan. Elle a demandé de retirer le document unilatéral qui avait été déposé par Air France sur les conditions de reclassement des employés, le plan de départ volontaire et les conditions du Livret A. »

Une affaire au plus haut sommet de l’Etat

Ce document, qui n’avait pas été signé par les représentants syndicaux, prévoyait notamment que les 400 pilotes de Hop ne soient pas repris par la maison mère Air France à un salaire et à un poste correspondant à leur ancienneté et à leur expérience. Un commandant de bord s’y retrouverait simple copilote par exemple.

La Direccte a estimé que certaine modalités de ce document n’étaient pas conformes aux dispositions du Code du travail. Il faut dire que le dossier est remonté au plus haut sommet, sur le bureau du ministre du Travail et du directeur général du travail. « Car c’est un décision qui pouvait faire jurisprudence. Elle aurait pu impacter tous les groupes publics ou en partie publics », explique Joël Rondel.

Les syndicats inquiets

Désormais, Air France doit proposer un nouveau document concernant toutes ces modalités. « Le code du travail ne prévoit rien sur le délai mais on est en train de se renseigner, explique le représentant syndical. On sait simplement que le délai doit être ‘raisonnable’. J’imagine que ce n’est pas plus de deux mois… »

Mais l’inquiétude est de mise du côté des syndicats. « On ne peut être qu’inquiets par rapport à la crise sanitaire et sociale. Le CSE date du mois de mars dernier, il a quasiment 1 an ! Si on n’avait pas eu l’homologation partielle on aurait dû reprendre la procédure. Et quand on voit la situation de la compagnie aujourd’hui on aurait pu et on peut, si cela n’aboutit pas, craindre un PSE encore plus catastrophique. »

6 milliards de recapitalisation ?

En effet, Air France recherche « encore 6 milliards en plus du PGE », croit savoir le syndicaliste. C’est donc la somme que l’Etat chercherait à injecter au capital, ce qui porterait ses parts à 30%.

« On verra désormais ce que va demander exactement l’Union Européenne en échange… Mais quand on voit que ce sont les slots de Hop à Orly qui sont le plus férocement visés, cela fait un peu mal… », conclut Joël Rondel. Celui-ci s’apprête désormais à négocier « jour et nuit jusqu‘à fin mars », afin de déposer le document avant la troisième semaine d’avril.

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