Aérien : Turkish Airlines voit double… sauf en France
Doubler son nombre de passagers, sa flotte, son réseau, le fret… En 2025, Turkish Airlines ne compte pas freiner les folles ambitions annoncées dans le cadre de son plan de développement à horizon 2033. Elle reste toutefois bloquée sur sa croissance en France, ayant utilisé le maximum des droits de trafics qui lui sont alloués.
Les objectifs ont de quoi donner le tournis. D’ici à 2033, Turkish Airlines veut enregistrer un chiffre d’affaires consolidé de plus de 50 milliards de dollars. Comment ? En parvenant à une flotte de 813 avions (contre 472 à fin octobre 2024), en doublant son nombre actuel de passagers pour atteindre la barre des 170 millions (83 millions en 2023), et en atteignant 345 destinations internationales contre 292 aujourd’hui. Le volume de fret transporté a aussi vocation à être multiplié par deux, à la même échéance.
Vers le très long-courrier
Un tel volume de croissance représenterait une hausse moyenne de 8% par an sur les dix prochaines années. Turkish Airlines affiche un autre objectif : celui de « devenir une compagnie aérienne neutre en carbone d’ici 2050 », explique Omer Faruk Sonmez, vice-président commercial Europe Sud de Turkish Airlines. Un cap fixé par Iata. Mais la compagnie turque ne précise pas sa méthode pour tenter de l’atteindre.
Côté long-courrier, depuis Istanbul, les ouvertures continuent ainsi de se multiplier. Turkish Airlines relie depuis le 29 novembre Sydney (via Kuala Lumpur) sa deuxième destination en Australie, après l’ouverture de sa ligne Istanbul-Melbourne en juin 2024. La desserte de Santiago du Chili (avec escale à Sao Paulo) débutera le 18 décembre, à raison de 4 vols par semaine, ce qui portera à 26 le nombre total de destinations desservies en Amériques. Des lignes conçues sur mesure pour des appareils à très longues portées, comme l’Airbus A350-900 ULR, sur lequel la compagnie turque lorgne. En 2026, plusieurs A350-1000 à très long rayon d’action lui seront aussi livrés.
Au maximum des capacités en France
Sur le marché français en revanche, le mastodonte turc est pour l’instant bloqué : avec 101 fréquences hebdomadaires (dont 45 à Paris-Charles de Gaulle, auxquelles il faut ajouter les dessertes de Toulouse, Bordeaux, Nice, Marseille et Lyon), la compagnie a atteint le nombre maximum autorisé par le dernier accord de droits de trafic entre la Turquie et la France.
« Nous aimerions aller plus loin et des nouvelles lignes, par exemple vers Nantes, nous intéresseraient. Mais, en l’état actuel des choses, ce n’est pas possible. À moins de réduire nos fréquences sur d’autres lignes françaises. Mais ce n’est pas à l’ordre du jour non plus… », glisse Omer Faruk Sonmez.
En attendant, la compagnie reste celle qui offre à l’heure actuelle le plus de destinations au monde : 351 destinations dans 130 pays (routes domestiques comprises). Et en plus de l’extension sans fin de son réseau, Turkish se concentre aussi sur l’amélioration de son produit à bord, avec la mise en place d’une nouvelle « Crystal business class » ou encore l’arrivée du wifi haut débit et gratuit à bord dès 2025.