Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Aérien : la culture low cost poserait un problème de sécurité

D'après certains experts, l’expansion très rapide des compagnies à bas coûts et le fait qu’elles emploient des équipages internationaux ne favorise pas une solide culture de sécurité.

Suite au crash de l’appareil d’Air Asia, les médias s’interrogent sur la sécurité des compagnies aériennes, notamment low cost. Les statistiques montrent que le nombre d’accidents et de décès n’est pas plus élevé dans ces compagnies aériennes dîtes à bas coût. Ainsi, les transporteurs easyJet et Ryanair n'ont connu aucune catastrophe.

Mais certains experts estiment que l’expansion très rapide de ces compagnies et le fait qu’elles emploient des équipages internationaux ne favorise pas une solide culture de sécurité.

"Des personnels qui ne sont pas du même pays"

Lorsqu’on "met dans un avion, a fortiori dans un cockpit, des personnels qui ne sont pas du même pays, qui n'ont pas appris à piloter au même endroit, qui n'ont pas la même culture d'entreprise et qui restent au mieux deux ou trois ans dans la compagnie, cela peut poser problème", commente un expert aéronautique et ancien pilote interrogé par l’AFP, sous couvert d'anonymat.

Pour Patrick Ky, directeur de l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) répondant lui aussi à l’AFP, le modèle low cost serait même, en soi, un facteur de risque "Une compagnie aérienne classique est héritière d'une tradition, souvent fondée par des pilotes ou ingénieurs passionnés de l'aéronautique quand les transporteurs à bas coûts sont le fait de financiers et d'experts en marketing" explique-t-il. "Low cost ne veut pas dire nécessairement low safety (sécurité au rabais) mais encore faut-il que les dirigeants de ces compagnies aient bien ça en tête", nuance-t-il.

Difficulté dans l'application des réglementations

Pour Stéphane Albernhe, expert aéronautique au cabinet de conseil Archery Strategy consulting, "la difficulté reste dans l'application des réglementations", de plus en plus précises."Une compagnie mature ne prendra jamais le risque de faire voler un avion non certifié et respectera à la lettre les directives des autorités de contrôle aérien. Ce n'est toutefois pas le cas de toutes les compagnies des pays émergents", dit-il.

Plus que les compagnie aériennes, ce sont toutefois les défaillances des autorités de surveillance des différents pays qui sont mises en cause. "Dans le cas d'AirAsia et d'une manière globale, en Asie du sud-est, notre principale préoccupation n'est pas tant la compagnie que le niveau de sécurité ou de culture de sécurité des autorités nationales", reprend pour sa part Patrick Ky. Sur la liste noire de l'UE, 90 à 95% des compagnies sont interdites de vol en raison de défaillances de leur autorité de surveillance, indique-t-il.

Le crash de l'Airbus A320-200  qui reliait la ville indonésienne de Surabaya à Singapour avec 162 personnes à bord, est le premier événement grave enregistré par AirAsia en 13 ans d'activité. Malgré sa croissance exponentielle avec plus de 300 Airbus en commande, elle est considérée comme sûre par la communauté internationale.

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique