Accor a besoin de 50 000 personnes supplémentaires
Invité à s’exprimer lors de l’Hospitality Investment Forum (IHIF) à Berlin, Sébastien Bazin, PDG d’Accor, a évoqué la pénurie de main d’œuvre qui touche l’ensemble du secteur hôtelier.
L’an dernier, Accor a embauché 142 000 personnes, dont 70% n’avaient jamais fait d’études universitaires ni occupé de poste auparavant. Ce recrutement massif a été motivé par l’ouverture de 300 nouveaux hôtels et l’expansion continue du groupe.
L’hôtellerie, « l’école de la vie »
Interrogé par Julia Simpson, présidente du World Travel & Tourism Council (WTTC), le PDG du groupe hôtelier a souligné la nécessité de « répondre à la demande croissante de personnel dans un secteur en pleine expansion ».
Accor a ainsi indiqué qu’il lui fallait 50 000 personnes supplémentaires pour faire face à l’ouverture de ces nouveaux établissements. « Nous essayons de leur apprendre un métier. C’est ce qu’on appelle l’école de la vie », a affirmé Sébastien Bazin, dont les propos ont été relayés sur le compte Twitter du groupe, mettant en avant l’importance de former des employés tout en leur offrant une réelle opportunité professionnelle.
L’industrie hôtelière est confrontée à un double défi : d’une part, la pénurie de main-d’œuvre, exacerbée par les difficultés économiques mondiales et, d’autre part, l’évolution des attentes des consommateurs. Sébastien Bazin a notamment évoqué le phénomène des jeunes chômeurs, en particulier en Afrique et en Asie, où des millions de jeunes risquent de ne pas trouver d’emploi dans les prochaines années. Il a indiqué que l’hôtellerie pouvait être une réponse efficace à cette problématique. « L’industrie hôtelière est l’une des solutions à ce problème », a-t-il affirmé, rappelant le rôle que joue ce secteur dans l’insertion professionnelle.
S’adapter aux jeunes générations
Mais au-delà du recrutement, Sébastien Bazin a également mis en lumière la nécessité de s’adapter aux jeunes générations, tant en tant que futurs consommateurs qu’employés. Avec un âge moyen de 47 ans pour ses clients, Accor reconnaît l’importance de diversifier son offre pour attirer les jeunes voyageurs, qui, selon le groupe, dépensent davantage dans la restauration et les loisirs que pour l’hébergement et les déplacements. « La bonne nouvelle, c’est qu’ils vivront encore quarante ans ! », a plaisanté le PDG d’Accor.
Cette évolution des comportements constitue une opportunité pour le secteur de s’adapter à des modèles économiques plus axés sur l’expérience. « L’hôtellerie est un secteur qui a encore de nombreuses possibilités d’évoluer et d’adapter ses modèles de recrutement pour répondre aux besoins d’un monde en constante mutation », a conclu Sébastien Bazin.