A Nice, les villes côtières du monde entier s’unissent face à la montée des eaux
Le 7 juin, en amont de la Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC), la ville de Nice accueillait un sommet inédit pour l’adaptation des villes et régions côtières.
Chefs d’États, maires, scientifiques et représentants de la société civile de plus de 45 pays – des îles Tuvalu à la Louisiane, du Vietnam au Costa Rica en passant par la Belgique et la France – se sont réunis pour faire front commun face à l’élévation du niveau de la mer.
« 750 à 800 millions de citoyens vivent sur des littoraux en danger », a alerté Christian Estrosi, maire de Nice, le 7 juin, lors du lancement du premier sommet des villes et régions côtières. Portée par l’ONU et le Global Center for Climate Mobility, cette coalition est le fruit de cinq ans de travail de la Plateforme océan et climat, présidée par Romain Troublé (fondation Tara).
Érosion, submersion, relocalisation ou digues : les solutions varient. « L’anticipation coûtera toujours moins cher que de reconstruire une ville détruite, mais tout dépend des choix faits localement », souligne Théophile Bogarts, responsable adaptation côtière à Plateforme Océan&Climat.
Près de 60 millions d’euros engagés : une goutte d’eau ?
Côté financement, plusieurs annonces ont été faites : 5 millions de dollars alloués par le Global Center à 50 projets pilotes (de 15 000 à 100 000 dollars chacun), un appel à projets de coopération décentralisée lancé le 23 juin par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, 45 millions d’euros votés en mai par l’UE dans le cadre d’Horizon Europe, un engagement de l’Agence spatiale européenne pour financer, entre 50 000 et 3 millions d’euros, des projets portés par les membres de la coalition.
Le CNES a aussi lancé Space4Ocean, outil satellitaire dont les données serviront à prévoir les risques à venir et l’évolution de la montée des eaux et de l’érosion.
Un prochain sommet au Maroc
Un premier pas encourageant mais qui reste timide. Les besoins financiers sont « colossaux », estime Théophile Bogarts. Et il faudra mobiliser bien plus d’investissements à l’avenir, mais « notre défi et l’enjeu de ce sommet étaient avant tout de lancer cette coalition ». Une coalition où l’on notera un grand absent : le tourisme.
Alors que les littoraux concentrent l’essentiel des flux touristiques mondiaux, le secteur n’a pas été intégré aux réflexions en amont du sommet.
« On n’a pas réussi à mobiliser les acteurs. Il y avait d’autres urgences », reconnaît Théophile Bogarts.
Le prochain sommet des villes côtières se tiendra en juin 2026 au Maroc, qui s’est porté volontaire pour accueillir cette coalition naissante.
Sarah Younan