A Lyon, la Cité Internationale de la Gastronomie ferme déjà ses portes
Neuf mois après son inauguration, la Cité Internationale de la Gastronomie cesse son exploitation, victime du coronavirus, selon sa direction. Mais l’engouement attendu n’était visiblement pas au rendez-vous.
C’est un coup de tonnerre à Lyon. Comptant parmi les projets phares de la ville, attendue pendant de longues années, la Cité Internationale de la Gastronomie aura à peine eu le temps d’accueillir ses premiers clients. Inaugurée en octobre 2019, ce temple dédié à l’art culinaire ferme définitivement ses portes, victime de la crise sanitaire du coronavirus, selon sa direction. « Face à l’incertitude de l’évolution économique et touristique, et malgré tous nos efforts pour la sauvegarder, nous avons pris la décision de ne pas rouvrir la Cité et d’arrêter définitivement son exploitation », explique-t-elle dans un communiqué.
Un démarrage difficile
Déjà critiqué pour le prix d’entrée et pour son manque de contenu, le site était resté fermé après le déconfinement. Le chef étoilé Régis Marcon, qui a présidé le Comité d’orientation stratégique de l’établissement avant de devenir voici un an parrain de la Cité, a confié ne « pas être surpris » par cette fermeture. « Le démarrage ne s’est pas bien passé, la scénographie était loupée. Il y avait un manque de lisibilité, l’exposition n’allait pas dans le sens populaire et manquait de ligne directrice, même s’il y avait des choses réussies comme l’espace enfants », a-t-il déclaré à l’AFP. « Il n’y avait pas assez de cuisine, pas assez d’expérience et de communication avec le public, a-t-il ajouté, regrettant que « l’espace (soit) devenu un peu prétentieux et flou ». Portée par la ville et la métropole, avec 2 millions d’euros chacune, et par le mécénat à hauteur de 10,5 millions, la Cité de la Gastronomie adossée aux nouvelles Halles de Lyon espérait recevoir 300000 visiteurs par an. « On n’a fait que 150.000 entrées depuis l’ouverture, dont de nombreuses non payantes d’écoliers et étudiants, on ne peut pas survivre comme ça », a commenté le chef Marcon.
Quel avenir pour le Grand Hôtel-Dieu ?
Exploitée par le groupe espagnol MagmaCultura, la Cité laissera donc orphelins les murs du Grand Hôtel-Dieu, qui devra se trouver une nouvelle vocation. « Nous sommes persuadés qu’un bel avenir se dessinera pour les espaces que nous quittons et que de nouvelles belles intentions se profileront pour faire de cette Cité un lieu incontournable du patrimoine gastronomique à Lyon, en France et à travers le monde », espère l’exploitant. « Les conditions sont réunies pour assurer un renouveau sans investir des sommes astronomiques. Avec les nouvelles autorités à la mairie et à la métropole, on peut relancer la Cité, avec leur vision. Il y a vraiment quelque chose à faire ce lieu unique, notamment sur le thème de l’alimentation et la santé », pense quant à lui le chef Marcon.