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A Dax, la fermeture des cures plombe toute l’économie locale

La première agglomération thermale de France a fermé ses 16 établissements, locomotives de l’économie locale, après une année 2020 qui a vu deux tiers de curistes en moins profiter des bienfaits des boues et eaux chaudes.

Fermés depuis fin octobre après à peine quatre mois d’activité l’an passé et une perte de chiffre d’affaires moyenne de 66%, les thermes ont longtemps espéré rouvrir début février. Mais leurs espoirs ont été douchés et certains craignent de devoir attendre le printemps pour revoir des clients sous les jets térébenthinés.

« Aujourd’hui, on gère au fil de l’eau, on déréserve de 15 jours en 15 jours avec des dates de report. C’est un travail dans le vide mais il faut qu’on soit prêt quand on aura le top départ du gouvernement », explique Jean-Charles Pressigout, président des Etablissements thermaux de l’agglomération dacquoise, spécialisés en rhumatologie et phlébologie. Aux Thermes de Borda, qu’il dirige, 45% de réservations seulement ont été faites pour la saison haute, contre 80% de taux de remplissage pour l’automne habituellement constaté « à cette époque ».

60 000 curistes chaque année

Et la fermeture des centres de thermalisme impacte toute la chaîne touristique et économique dacquoise. D’ordinaire, 60 000 curistes viennent chaque année à Dax et Saint-Paul-lès-Dax et y dépensent en moyenne 34,70 euros par jour et par personne, au cœur d’un département où les établissements thermaux génèrent 80 millions d’euros de chiffre d’affaires, selon la dernière étude de l’Observatoire économique du thermalisme.

En plus des campings et hôtels, les petits propriétaires d’appartements meublés font grise mine. « On passe notre temps à déréserver, faire des avoirs, psychologiquement et financièrement c’est difficile », confie Delphine Carrère de l’agence Immobilière Thermale qui a dû mettre ses employés au chômage partiel et se séparer de femmes de ménage intérimaires.

Plus globalement, l’arrêt des cures a représenté en 2020 « 600 000 euros de taxes de séjour non perçues par l’Office de tourisme », relève le maire de Dax, Julien Dubois, qui pointe aussi « des impôts en moins qui rentrent, des taxes perdues sur les jeux de casinos, et des pertes conséquentes (1,2 millions d’euros) pour la régie municipale qui vend aux établissements privés l’eau et les boues thermales ».

Au final, « tout l’enjeu est d’être prêt quand l’activité va repartir », résume celui qui est aussi président de l’agglomération. Dans cette perspective, le Grand Dax sponsorise actuellement l’émission TV Questions pour un champion, au public âgé cible, tandis que le Conseil départemental va lancer une opération « Landissimes thermales », avec chèques cadeaux pour inciter les curistes à revenir.

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