5 Parc national de l’Isalo
Canyons, savane et mines de saphir
La route descend désormais lentement vers les plaines, croisant les troupeaux de zébus en transhumance qui, de leur côté, remontent vers Ambalavao, le plus grand marché aux bestiaux du pays, surveillés par des bergers forcés de s’armer pour faire face aux attaques des Bara, l’ethnie des voleurs de bétail. Après le massif de l’Andringitra, qui dresse ses falaises à la manière d’un Monument Valley, voici le plateau d’Horombe, immense no man’s land sans arbre, dernière étape avant le Parc national de l’Isalo. C’est le plus célèbre parc de la Nationale 7, réputé pour ses paysages spectaculaires : rocaille plantée de conifères, qui rappellent la Provence ; canyons vertigineux ; plateau de sable rouge aux airs de bush australien ; cheminées de pierres qui évoquent la Cappadoce… Et en récompense, une piscine naturelle creusée au coeur de la pierre et bordée de palmiers. Mais la région est aussi celles des mines de saphir. La fièvre des pierres a fait naître ici des villes entières en quelques années. C’est le cas d’Ilakaka, passé de quelques maisons il y a dix ans à 50 000 habitants, et où règne encore une ambiance de ville de chercheurs d’or. Dès la dernière maison passée, le terrain prend l’apparence d’un champ de bataille, percé de toutes parts de petits et grands cratères à ciel ouvert où s’activent quelques mineurs. Madagascar fournirait 80 % de la demande mondiale de saphirs.
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