3 Nha Trang
Repos du guerrier, version soft
La ville était l’escale fétide des GI’s ; mais ces temps ambigus ont été balayés. Des milliers de blindés et des millions de douilles ont légué au Vietnam une mine de fer et de cuivre. Le reste, les débris, les bombes, l’agent orange… tout ça est sous des mètres de terre. Ce nettoyage de titan a fait un millier de victimes, mortes en dévissant des mines. Aujourd’hui, dans l’ombre de son Bouddha géant et d’une cathédrale qui carillonne prudemment, Nha Trang pétarade de ses motocyclistes masqués et casqués. On ne compte plus ici les marchands de vélomoteurs multicolores et chinois, et on recense deux ou trois galeries d’art. Séparés du tumulte par un long pont, se dressent les premiers temples cham du voyage, des mille-feuilles de briques rousses échappés du Livre de la Jungle. Les bras chargés d’encens, de corolles et de fruits mûrs, les derniers représentants de l’ethnie cham y entretiennent le culte hindouiste, avec tous les parfums et les bourdonnements de l’Inde. En attendant, Nha Trang est le top du balnéaire au Vietnam, avec ses hôtels sur sables privatifs ou sur presqu’îles, guettant, de pied ferme, la Riviera de Da Nang, qui doit surgir de la côte déserte d’ici 2011.
%%HORSTEXTE:1%%