1 Hoi An
La ville de couleur
Ex-comptoir japonais, Hoi An est d’abord une ville de l’eau. Sur la rivière et les canaux, les chalands, les barques, les bacs se croisent dans le boucan des paquets qu’on tire et des ouvriers qui se poussent. Il faut se baisser sous les bâches de l’immense marché, posées à hauteur vietnamienne, bousculant les joueurs de dominos. Et ensuite, lever les yeux : la moindre maison est coloniale. Les tommettes viennent de Lorraine ; les dragons de tuile, d’ici. Une coquetterie métisse et colorée marque les 844 bâtiments estampillés Unesco : pont du Rialto à la japonaise, maisons rouges de négociants chinois, pagodes bariolées, offices bouton d’or. Fréquentation oblige, chaque pas-de-porte est devenu bijouterie, rôtisseur de canard, tailleur qui vous habille en 12 heures chrono, et ce qui n’est pas une boutique est un musée privé. Sortez de cet univers poli, vous entrez dans une jolie banlieue rurale, coupée de bambous et de petits ponts peints. C’est l’arrière-cour, aussi souriante, mais le sourire ne demande que le droit de rire gentiment de nos balourdises d’Occidentaux.
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