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Les 7 défis de Jean-Pierre Farandou, le nouveau patron de la SNCF

Nouveau cadre réglementaire, ouverture à la concurrence, climat social agité… Jean-Pierre Farandou, qui prendra ses fonctions ce vendredi, doit faire face à plusieurs défis.

Jean-Pierre Farandou prend la succession de Guillaume Pepy le 1er novembre. Pour l’ancien président de l’opérateur privé de transport public Keolis (2012-2019), les mois à venir s’annoncent animés, et il devra faire face à différents défis.

1. Calmer les syndicats

« Il n’y a pas de crise sociale à la SNCF », martelait encore Guillaume Pepy mercredi. Son mandat s’achève pourtant dans une période de turbulences, une grève sauvage dans le centre de maintenance des TGV Atlantique ayant succédé à des arrêts de travail – au nom de la sécurité – après l’accident d’un TER dans les Ardennes. La réforme ferroviaire, adoptée en juin 2018 malgré une longue grève, a laissé une bonne partie des cheminots amers. Le texte prévoit notamment que le groupe public n’embauchera plus au statut de cheminot à partir du 1er janvier 2020. Le nouveau cadre contractuel reste à négocier, de même que la convention collective du ferroviaire.

2. Faire fonctionner la « nouvelle SNCF »

La SNCF devient au 1er janvier 2020 une société anonyme à capitaux publics, qui détiendra intégralement SNCF Réseau (les infrastructures, avec les gares) et SNCF Mobilités (les trains). Tandis que Guillaume Pepy cumulait la direction du groupe et de Mobilités, Jean-Pierre Farandou aura théoriquement moins de pouvoir et devra composer avec les autres dirigeants. Il devra en outre respecter l’indépendance de SNCF Réseau, pour ne pas désavantager les futurs concurrents de SNCF Mobilités. Un sacré défi, alors que la « nouvelle SNCF » est censée être plus intégrée.

3. Réaliser d’importantes économies

Contrepartie de la reprise de 35 milliards d’euros de la dette de SNCF Réseau (sur plus de 50 milliards à la mi-2019), le gouvernement exige de la SNCF qu’elle soit plus efficace et fasse de sérieuses économies pour réduire fortement un écart de compétitivité estimé à près de 30% par rapport aux principaux concurrents. Le groupe va devoir être bien plus performant, et il n’est pas question qu’il s’endette (trop) à nouveau… « Il y a quand même un plan d’austérité comme la boîte n’en a jamais connu », résume un haut responsable du groupe. « Ça va être très difficile! »

4. Préparer l’arrivée de la concurrence

Si le réseau ferré français sera officiellement ouvert à la concurrence le 3 décembre, les autres compagnies n’arriveront pas tout de suite. L’entreprise publique devra cependant défendre ses positions sur les marchés conventionnés -Intercités et TER- dont les premières lignes vont faire l’objet d’appels d’offres. Compte tenu des procédures, les premiers « trains de la concurrence » ne devraient pas rouler avant 2021 ou 2022. Quant aux trains non conventionnés, essentiellement les TGV, ils seront ouverts à la concurrence en décembre 2020. Les compagnies italienne Trenitalia, espagnole Renfe et allemande FlixTrain ont déjà annoncé leur arrivée.

5. Poursuivre la rénovation du réseau 

La SNCF va devoir poursuivre la rénovation de son réseau, en mettant l’accent sur la sécurité des opérations. Elle a pour ce faire l’appui de l’Etat, à condition que les financements publics suivent. La compagnie devra aussi gérer l’épineux dossier des « petites lignes », longtemps délaissées et dont le piètre état exige de lourds investissements pour y maintenir une circulation ferroviaire.

6. Sauver le fret

Structurellement déficitaire et toujours en déclin, traînant une dette de plus de 4,5 milliards d’euros, l’activité Fret ferroviaire doit être recapitalisée et filialisée, mais une telle opération exige le feu vert de Bruxelles. Et si celui-ci est obtenu, la nouvelle entreprise devra faire des bénéfices, ou mourir.

7. Savoir parler aux clients

Si Guillaume Pepy part sur de bons résultats commerciaux, son successeur devra s’employer à arrondir les angles avec des clients parfois perdus. Guichets fermés, cartes de réduction à géométrie variable selon les régions, différences de tarification, mauvaises surprises sur le site oui.sncf, suppressions de trains, insuffisance de certaines dessertes, information des voyageurs… Les sujets de récrimination de manquent pas, notamment de la part d’élus dépités et d’associations d’usagers très actives sur les réseaux sociaux.

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