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Valérie Pécresse envisage d’instaurer une nouvelle taxe pour les touristes

Les touristes venus visiter l’Ile-de-France pourraient être amenés à verser deux à trois euros par séjour, afin de contribuer au financement du métro du Grand Paris. Une initiative que l’Umih a immédiatement rejetée.

La réponse de l’Umih ne se sera pas fait attendre. Lundi, la présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a en effet suggéré la création d’une « petite taxe additionnelle » pour les touristes, destinée à financer les surcoûts du métro du Grand Paris, afin que le calendrier initial soit respecté. Valérie Pécresse a ainsi indiqué s’être entretenue avec le député LR Gilles Carrez, qui préside un groupe de travail mis en place par le gouvernement, chargé de trouver les moyens d’augmenter les ressources de la Société du Grand Paris, l’établissement public missionné pour réaliser le “super-métro” de la région parisienne.

Trouver 150 millions d’euros par an

L’objectif serait ainsi de trouver 150 millions d’euros par an, en collectant une taxe de deux ou trois euros supplémentaire sur les séjours des touristes, « ce qui pourrait nous amener à équilibrer le modèle économique du Grand Paris », a détaillé Valérie Pécresse, s’appuyant sur une fréquentation de 40 millions de touristes annuels en Ile-de-France.

« Cette annonce, sans aucune concertation avec les professionnels, est incompréhensible et en contradiction totale avec les premières conclusions du Comité interministériel sur le Tourisme. En contradiction totale avec la politique de la Région qui voulait faire du tourisme un levier de développement de la région. En contradiction totale avec les objectifs du Gouvernement d’accueillir 100 millions de touristes et de porter les dépenses par touristes à 50 milliards d’euros », a aussitôt déclaré l’Umih, organisation professionnelle du secteur de l’hôtellerie-restauration dans un communiqué, dénonçant une initiative « lourdement pénalisante pour la compétitivité et l’attractivité de la destination France. » Une initiative qui « ne manquerait pas d’impacter le tourisme d’affaires (51% du chiffre d’affaires du tourisme en Ile-de-France) et le pouvoir d’achat des 20 millions de Français visitant l’Ile-de-France chaque année (50% de la fréquentation) ».

« Nous n’acceptons pas d’être les otages de négociations »

« La France n’est pas propriétaire de ses touristes et le tourisme mondial est devenu aujourd’hui un champ concurrentiel particulièrement vif. Malgré ses dernières performances, la France perd année après année des parts de marché. Ne lestons pas nos ambitions d’initiatives fiscales régionales dont on évite d’apprécier les conséquences : sauf à affaiblir la France par rapport aux autres destinations européennes. Nous n’acceptons pas d’être les otages de négociations entre le gouvernement et la Région concernant le financement des transports en Ile-de-France. Nous ne sommes pas responsables de la situation« , regrette ainsi Roland Héguy, le président confédéral de l’Umih.

A l’heure actuelle, la taxe de séjour en Ile-de-France représente 100 millions d’euros (taxe de séjour + taxe additionnelle départementale), dont 80% sur la seule hôtellerie, rappelle l’Umih. « Hors Paris, la taxe de séjour sur les locations de meublés touristiques de courte durée en Ile-de-France n’est pas ou très peu collectée. La région dispose à cet égard d’un levier financier important pour peser sur les collectivités territoriales du Grand Paris avant d’imaginer des nouveautés fiscales discutables », conclut l’organisation professionnelle, saisissant l’occasion de remettre l’épineux dossier de l’économie collaborative sur la table.

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