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[TRIBUNE] Le tourisme de demain n’a rien à envier à celui d’hier

Nous les appellerons « les années Covid ». Celles qui auront marqué une rupture, un changement profond et durable, particulièrement dans les habitudes de travail et de consommation. Un bouleversement sans précédent dans tous les pays, dans tous les domaines et qui a touché directement ou indirectement chacun d’entre nous.

Jusqu’à cette crise le marché mondial du tourisme se portait bien, les déplacements internationaux battaient des records (170 milliards pour 6% du PIB France en 2019) et les sites remarquables peinaient à contenir des flux de visiteurs toujours plus nombreux : nous étions déjà en plein « overtourisme » sans vraiment nous en rendre compte.

Les prémices de changements nécessaires étaient pourtant là partout autour de nous et sont passés inaperçus. De plus en plus de capitales européennes montraient des signes d’alerte face à un tourisme galopant et, disons le clairement, incontrôlé pour certains par manque d’anticipation ou pour d’autres à cause d’une gestion artisanale un peu désuète.

Le touriste ne pourra plus être « de masse ».

Venise, Amsterdam, Barcelone ou Rome sont autant d’exemples de prises de conscience collectives de tous les acteurs locaux, institutionnels comme privés, de l’urgence de revoir profondément la mise en valeur et la mise en avant du patrimoine, de la gestions des flux aux offres commerciales, en s’intégrant mieux dans leur environnement.

Chaque crise amène son lot d’incertitudes, de difficultés et de choix douloureux. Mais également des nombreuses opportunités issues d’un indispensable besoin de se réinventer. Pour s’adapter à l’évolution accélérée des modes de consommation, ici touristiques. Le touriste ne pourra plus être « de masse » et se contenter de ce qu’on lui donne (« puisque ça marche comme ça depuis toujours ») mais comme une personne singulière, unique, à qui il faudra adapter les offres en fonction de ses critères de choix.

Si cela vous semble évident, tant mieux. Car il s’agit d’une révolution majeure comme nous n’en avons jamais connu, et particulièrement en Ile de France. De nouvelles approches ont commencé à être initiées et devront essaimer auprès des professionnels du secteur.

Des choix structurants devront être entrepris pour sortir d’un modèle dépassé et entrer enfin dans le tourisme du XXIème siècle. De nouveaux métiers vont renouveler et renforcer le paysage économique et social du secteur. De nouvelles formes et de nouveaux axes de communication vont s’imposer naturellement. Paris (avec ses alentours) est un cas d’école. Le potentiel est infini en termes de culture ou de loisirs, en termes de notoriété et de capital séduction, en termes d’accessibilité et d’hébergements.

A Paris, le potentiel reste très largement inexploité en dehors des 7 « merveilles ».

Mais à Paris, ce potentiel reste très largement inexploité en dehors des 7 « merveilles » (tour Eiffel, Louvre, Notre Dame, Sacré Cœur, Champs Elysées, Invalides et Opéra). Et l’offre de découvertes et de services pour les touristes venant pour la 3ème ou 4ème fois n’est qu’anecdotique.

Les déplacements dans et en dehors de la capitale sont rendus difficiles par une gestion des flux incompréhensible coincée entre une mairie et une région qui s’opposent autant par principe que par conviction. Même les acteurs locaux qui commencent à bouleverser les pratiques pour préserver l’environnement doivent faire face à des freins financiers et administratifs extrêmement puissants.

Les enjeux qui sont devant nous sont donc forts et ambitieux : profitons de l’horizon 2024 pour nous adapter, nous moderniser et nous réinventer pour sortir de cette crise plus forts, plus écoresponsables également, sans oublier de replacer l’humain au cœur de cette révolution.

Enfin, n’oublions pas les écoles de tourisme, qui forment les nouvelles générations de professionnels et auront un rôle clé à jouer en intégrant elles aussi ces enjeux et les nouveaux métiers du secteur. Pour toutes ces raisons, les mois et les années qui arrivent vont être passionnants. Ils vont permettre de valoriser les professionnels qui auront intégré ces questions fondamentales.

Alors avec ses perspectives positives nous pouvons vraiment dire que le tourisme de demain n’a rien à envier à celui d’hier.

Nicolas Guillemin, réceptif Paris et France, professeur en management et tourisme

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