[TOTEC22] SNCF Connect enverra un bilan carbone 2022 à chaque voyageur

Sur les critères du temps de trajet et du prix, la SNCF n’est pas toujours mieux-disante par rapport à la voiture individuelle ou l’avion. Mais il existe un indicateur sur lequel la compagnie ferroviaire bat les autres catégories de transporteurs à plate couture, le bilan carbone. C’est sur ce levier que la plateforme SNCF Connect compte bien communiquer davantage.

« Le train représente 10% de l’usage des transports en France, contre 85% pour la route, a souligné Anne Pruvot, la directrice générale de SNCF Connect & Tech lors du TOTEC 2022. Et pourtant, le train ne représente que 0,3% des gaz à effet de serre. Sur un même trajet, un TGV émet 50 fois moins de CO2 qu’une voiture, en moyenne. »

Début 2023, les usagers de SNCF Connect recevront leur bilan carbone 2022, a annoncé Anne Pruvot. Pour ce faire, la plateforme s’appuie sur son propre comparateur d’émissions de CO2, basé sur la méthodologie de l’Ademe. Nous l’avons testé.

Un Paris-Amsterdam, c’est 3 mois de cuisson au four

Sur un trajet Paris-Amsterdam, par exemple, le train génère 3,8kg de CO2, « ce qui équivaut à environ 3 mois d’utilisation d’un four électrique », calcule le comparateur (voir la capture d’écran ci-dessous). Le bilan carbone grimpe à 100kg de CO2 en voiture individuelle (sur la base de 2,2 passagers), soit 26 fois plus que le train. Ou encore à 61kg de CO2 en avion, qui est ici plus « sobre » que la voiture. Le comparateur de mobilité examine aussi deux autres critères : le temps de trajet et le temps utile.

L’ambition de Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, c’est de doubler la part modale du train d’ici 10 à 15 ans, a aussi rappelé la directrice générale. « Cela nous permettrait collectivement de réaliser entre le quart et le tiers de l’effort de décarbonation des transports auquel la France s’est engagée, ajoute-t-elle. Notre engagement, c’est de proposer, dès que possible, une alternative à la voiture individuelle, afin de limiter les gaz à effet de serre. »

S’attaquer au dernier kilomètre

SNCF Connect souhaite aussi faciliter l’accès à la destination finale de ses clients sans recours à la voiture. « Très peu de gens habitent, travaillent ou vont en vacances dans une gare », s’amuse Anne Pruvot. D’où un partenariat avec la société française Airweb pour commercialiser des titres de transport urbains dans 25 agglomérations dès fin janvier 2023. Angers, Carcassonne, Maubeuge Saint-Malo, Saint-Nazaire, Les Sables d’Olonne, Menton, Montbéliard font partie des villes couvertes…

« On se doit collectivement penser un avenir commun plus sobre, sans pour autant renoncer à voyager et vivre des expériences. » D’autres mobilités devraient rejoindre l’application en 2023. Pour l’instant, taxis et VTC ne sont pas proposés à la vente. Mais c’est dans les cartons.

Pas de billets d’avion en vue

SNCF Connect ne s’ouvrira donc plus aux billets d’avion, comme c’était le cas dans le cadre d’un partenariat avec Expedia terminé depuis fin 2021 ? « Nous n’avons aucun projet de vente de billets d’avion, que ce soit sur le territoire français ou européen, répond Anne Pruvot. Au contraire, notre ambition, c’est d’élargir la qualité de nos services autour des prestations ferroviaires en Europe. On couvre très bien le territoire français, mais on doit s’améliorer sur les trajets entre pays, notamment avec les trains de nuit. »

Au niveau du tourisme, la plateforme travaille désormais ponctuellement avec des opérateurs comme Pierre & Vacances. Les ventes hors train demeurent marginales, alors qu’elles atteignaient 10% de l’activité e 2016.

Comparaison sur un aller simple Paris-Amsterdam