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Start-up : un nouvel incubateur pour Paris

Nous avons visité un nouvel incubateur, qui héberge des start-up en échange d'une prise de participation. Un modèle gagnant-gagnant ?

Et de trois pour Pole Capital : le fonds d’investissement, dont Prêt-à-Partir est actionnaire minoritaire, vient d’ouvrir un nouvel incubateur. Après La PAPinière (au siège de Prêt-à-Partir, à Gondreville) et le Paddock (à Nancy), L’Ecurie a pris ses quartiers dans le 10e arrondissement de Paris, près de la gare de l’Est. C’est une pépinière, installée sur 160 m2, qui héberge pour l’heure quatre jeunes pousses.

Sur l’ensemble des trois sites, le fonds créé en 2010 détient des participations dans une trentaine de start-up, presque toujours minoritaires, ce qui représente au global plusieurs millions d’euros. Pole Capital espère ainsi dénicher des pépites. "Nous sommes un accélérateur de start-up, explique André Linh Raoul, son président-fondateur. Nous investissons et nous coachons, pour développer un environnement de travail propice à leur développement. Notre engagement ne se résume pas à des opérations financières. Nous sommes beaucoup dans l’opérationnel, grâce à notre réseau. La dimension sociale est importante. Nous capitalisons sur des hommes entrepreneurs, plus que sur les projets".

C’est notamment la prise de participation qui distingue Pole Capital du Welcome City Lab. "Quand une boîte est très jeune, nous prenons 1% à 10% des parts, en échange de l’incubation", qui dure en moyenne 12 à 18 mois. "Ensuite, quand le projet est mûr, nous investissons en cash. Souvent, des ajustements de modèle économique sont nécessaires. Certaines start-up vont jusqu’au pivot".

André Linh Raoul et François de Landes.
 

Ces start-up qui font des pivots

A l’Ecurie justement, 3 des 4 start-up présentes ont effectué des pivots. Autrement dit, leurs fondateurs ont testé un concept, avant d'en changer radicalement, pour différentes raisons : leur première idée n’a pas décollé assez vite, la concurrence était trop forte, le modèle économique incertain… Autant de (bonnes) raisons qui peuvent justifier un virage à 180°, avec l’espoir de mieux rebondir. Même si la décision reste difficile à prendre.

Ainsi, Ennio et Loïck Infante-Montfort avaient-ils imaginé, en 2013, une solution de location de valises connectées, Vallib. Un concept qui n’avait pas trouvé grâce aux yeux d'André Linh Raoul. "Mais nous avons aimé l’équipe, ajoute-t-il. Nous avons donc considéré que nous pourrions faire quelque chose ensemble, par itération", explique le fondateur du fonds d’investissement. Vallib a été stoppé, pour un projet d’assistant personnel dans le tourisme. C’est Gooyave, un levier pour aider les voyageurs, grâce à l’intelligence artificielle – et le machine learning -, mais aussi pour réaliser des ventes croisées. "Nous finalisons des partenariats, et nous espérons que Pole Capital voudra ensuite investir dans notre société", souligne Ennio Infante-Montfort, cofondateur.

Accompagner le changement

François De Landes a, lui aussi, revu la copie de son business plan. Le premier site qu’il a cofondé en 2011, Sejourning, s’est clairement heurté à un Airbnb tout puissant. Alors, après l’avoir cédé à E-loue, il a recentré son énergie sur deux projets : Misterbnb, un Airbnb dédié à la communauté gay, et Dog Vacances pour faire garder ses animaux de compagnie par des voisins. Dog Vacances cherche encore son modèle économique, quand Misterbnb décolle : "Nous tablons sur 10 millions de dollars en volume d’affaires en 2016", assure François De Landes. "André nous a accompagnés, alors que les autres investisseurs français comprennent mal notre business, par méconnaissance".

Autre start-up, autre pivot : MyTravelMate est née avec l’idée de louer des téléphones à des clientèles étrangères, via des concierges d’hôtels. Ce concept fonctionnerait plutôt bien au Japon. Mais pas assez en France, lors du galop d’essai de la jeune pousse. Aujourd’hui, MyTravelMate reste en contact avec les concierges, pour un tout autre service : la réservation de spectacles avec coupe-file, sur la base du partage des commissions.

Autant d’histoires qui donnent raison au paradigme "test and learn" : c’est au contact du marché, et avec du coaching, que les idées murissent, sont abandonnées, ou transformées. Finalement, des quatre start-up installées à L’Ecurie, une seule reste fidèle à sa feuille de route d’origine, c’est Triperz, un service, tout jeune, de partage de taxis.

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