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SNCM : une nouvelle grève à la veille des grands départs

La quasi-totalité des syndicats de la compagnie ont appelé à un mouvement reconductible à partir de ce mardi à 6h. C’est le troisième conflit de l’année, alors que le sort de la SNCM est toujours incertain.

Journée noire en vue ce mardi pour les passagers de la SNCM. Presque tous les syndicats de la compagnie ont déposé un préavis de grève reconductible à partir de demain 6h, auquel 90% des personnels pourraient se rallier, laissant donc envisager une interruption totale du trafic des navires de la société sur les lignes avec la Corse et le Maghreb.

La date du lancement de ce mouvement, annoncée depuis plusieurs semaines, correspondait à celle prévue pour l'assemblée générale des actionnaires de la SNCM, qui doit clôturer les comptes 2013 et entériner la reprise en main de la société par son actionnaire majoritaire Transdev (66%).

Une activité en recul de 13% sur la Corse

L'AG a été reportée au 3 juillet, mais la grève, elle, est maintenue au 24 juin. Une manière pour les syndicats de laisser une petite chance à "une grève rapide" et de sauver la saison d'été. "Nous ne pouvons pas attendre septembre pour dénoncer les mensonges et les reniements de l'Etat", justifie le délégué CFE-CGC des officiers, Pierre Maupoint de Vandeul.

Le nouveau président du directoire, choisi par Transdev avec l'appui de l'Etat, Olivier Diehl, déplore évidemment le moment de la grève et met en garde contre un mouvement qui pourrait conduire l'entreprise tout droit vers le tribunal de commerce. "La SNCM est sur un fil d'équilibre et nous pouvons verser à tout moment dans une situation préjudiciable. (…) Je pense que le timing n'est pas le bon", a-t-il déclaré à la Provence mercredi dernier, annonçant une activité "en recul de 10,8% et de 13% sur la Corse" depuis le début de l'année.

La commande de nouveaux navires a été stoppée

Dans leurs préavis, les syndicats s'en prennent surtout, et avec virulence, à l'Etat. Depuis 18 mois, estiment-ils, l'ancienne direction avait mis l'entreprise sur de bons rails en lançant un plan de redressement ambitieux avec deux volets principaux. Ce plan, longtemps soutenu par le gouvernement, prévoyait un pacte social avec 500 suppressions de postes (sur 2600), l'augmentation du temps de travail et la commande de 4 navires plus performants, avec à la clef des gains de productivité.

Le pacte social a bien été enclenché mais la commande de bateaux a été stoppée net suite à la reprise de contrôle de la compagnie par Transdev. Cette dernière justifie ce revirement par les incertitudes qui pèsent toujours sur l’avenir de la SNCM, en raison de la condamnation infligée par Bruxelles qui demande à la compagnie le remboursement de 440 millions d’euros d'aides publiques. Les syndicats voient plutôt dans l’amende européenne un "prétexte" cachant la volonté de Transdev de démanteler la société.

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