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SNCM : le torchon brûle à nouveau

Ce jeudi, le groupe Veolia, actionnaire de la compagnie maritime, a de nouveau défendu la mise sous protection judiciaire de la SNCM. Une  déclaration qui provoque la colère de la direction.

Les efforts déployés en janvier par le gouvernement pour calmer les tensions au sein de la SNCM et sécuriser l’avenir de la compagnie n’auront produit qu’une accalmie de courte durée.

Ce jeudi, Antoine Frérot, le PDG du groupe Veolia, l’un des principaux actionnaires de la SNCM, a de nouveau défendu la mise sous "protection" de la compagnie par le Tribunal de Commerce de Marseille.

La procédure exacte (procédure de sauvegarde, redressement judiciaire…) reste à déterminer, mais l'objectif est de "pouvoir travailler sereinement" à l'abri de la double condamnation européenne obligeant la SNCM à rembourser 440 millions d'euros d'aides publiques jugées illicites, a-t-il expliqué à l'occasion de la présentation des résultats annuels du groupe Veolia. "Cela ne passe pas nécessairement par une cessation de paiement" et donc un dépôt de bilan, a-t-il ajouté.

Le non catégorique de la direction

Le choix d’engager ou non une procédure judiciaire n'appartient toutefois pas à Antoine Frérot, mais à Marc Dufour, le président du directoire de la SNCM. Ce dernier a réagi hier en réaffirmant son opposition à toute initiative de ce type. Dans un communiqué cosigné avec le président du conseil de surveillance de la compagnie, Gérard Couturier, il dénonce les déclarations d’Antoine Frérot, qui créent "un impact commercial et social extrêmement préjudiciable".

"Cette position officielle méconnaît et méprise la position de l'Etat actionnaire et du gouvernement", ajoute le communiqué. "L'Etat a en effet déclaré qu'il n'entendait pas notifier ces demandes de remboursement [des sommes exigées par Bruxelles, ndlr] à la SNCM et qu'il recherchait d'autres solutions juridiques à la résolution de ce problème".

"Il n'existe donc, à ce jour, aucune raison ni économique, ni juridique, qui pourrait contraindre la direction de l'entreprise – seule compétente – à solliciter la protection du tribunal de commerce de Marseille pour déposer le bilan ou mettre en oeuvre quelques procédures collectives que ce soit", poursuivent les deux dirigeants.

La commande de deux navires toujours en suspens

L'Etat, rappellent-ils encore, "a rejeté toute solution qui passerait par une procédure collective pour la SNCM et a confirmé la nécessité de poursuivre la mise en oeuvre" du plan de redressement qui prévoit notamment la commande de nouveaux navires.

Une commande qui est toutefois au point mort, après le rejet, le 25 février, par le conseil de surveillance de l'ouverture de négociations exclusives avec les chantiers navals STX, Transdev (filiale commune de Veolia et de la Caisse des dépôts) ayant voté contre et l'Etat s'étant abstenu. Un nouveau conseil est prévu le 7 mars.

La SNCM, qui compte 2 600 salariés, est détenue par l'Etat à 25%, les actionnaires salariés à 9% et Transdev à 66% (soit 33% pour veolia et 33% pour la Caisse des dépôts). Veolia cherche depuis plusieurs mois à sortir du capital et refuse désormais d'injecter de l'argent dans la compagnie, qu’Antoine Frérot ne juge "pas viable et pas pérenne".

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