Servitude ou service ?
« S’il y a bien une chose que les professionnels ne pourront pas reprocher à leur ministre Léon Bertrand, c’est de ne pas réaliser d’enquêtes. Dernier exemple en date : un rapport sur l’accueil des touristes dans les gares et les aéroports. Certes, on pourra se demander s’il était nécessaire de réaliser un pavé de plusieurs centaines de pages pour conclure que la France n’est pas à la hauteur. Quiconque a pris l’avion une fois à Paris est
S’il y a bien une chose que les professionnels ne pourront pas reprocher à leur ministre Léon Bertrand, c’est de ne pas réaliser d’enquêtes. Dernier exemple en date : un rapport sur l’accueil des touristes dans les gares et les aéroports. Certes, on pourra se demander s’il était nécessaire de réaliser un pavé de plusieurs centaines de pages pour conclure que la France n’est pas à la hauteur. Quiconque a pris l’avion une fois à Paris est capable de témoigner de la médiocrité de nos services. Au départ comme à l’arrivée, les files d’attente pour franchir les postes de police sont souvent interminables. L’image donnée par la France est déplorable, pour le touriste lambda, mais aussi pour les spécialistes du tourisme d’affaires ou des congrès, un marché pourtant essentiel pour notre balance des paiements.
Tout cela, on le savait déjà. Toutefois, le diagnostic fait par l’ex-sénateur Bernard Plasait met cette fois-ci les pieds dans le plat, une première ou presque. Il dénonce tout particulièrement les lacunes de Roissy (qualifiées de cruelles réalités) et plus généralement l’arrogance (ou le manque de conscience des enjeux) des Français. Il s’agit maintenant de trouver des solutions. Le rapport suggère pas moins de 81 propositions, certaines essentielles (respect d’une file Schengen dans les aéroports, signalétique efficace et pas seulement esthétique, couleur unique pour les taxis…), d’autres plus anecdotiques… Comme la nécessité d’encourager les exportateurs de vins à accompagner leurs envois de notices pédagogiques sur nos traditions vinicoles. Et pourquoi pas la distribution d’une bouteille de Bordeaux à l’aéroport !
Reste au gouvernement à prouver qu’il a les moyens de ses ambitions. Il va s’agir de trouver des crédits pour augmenter les effectifs. Pas facile en période de restrictions budgétaires ! Il va aussi falloir faire travailler ensemble des entreprises généralement peu enclines au dialogue (d’ADP à la SNCF, de la Police de l’air et des frontières aux chauffeurs de taxi) et qui continuent trop souvent à confondre service et servitude. Le défi s’annonce colossal…
