Ryanair relance l’idée de vols long-courriers
Michael O'Leary compte lancer des liaisons entre l’Europe et les Etats-Unis en 2019 mais n’a pas encore d’avions adaptés à ce segment.
Le PDG de Ryanair, Michael O'Leary, estime que les résultats de la compagnie, en baisse, confirment la nécessité de faire évoluer son modèle.
Ryanair vient en effet de publier un bénéfice net pour l’exercice 2013-2014 en recul de 8%, mais qui s’établit tout de même à 523 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 5,04 milliards (+3%) et 81,7 millions de passagers (+3%).
Dans un entretien au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung, dimanche 18 mai, Michael O'Leary, a ainsi annoncé que Ryanair proposerait des vols long courrier entre l'Europe vers les Etats-Unis d'ici 2019, ajoutant que les prix d’appel seront très bas, autour de dix euros, "hors suppléments pour les bagages, la restauration ou le divertissement".
Mais l’idée risque d’être compliquée à mettre en pratique, même si d’autres compagnies, notamment XL Airways ou Norwegian, se sont déjà lancées.
La compagnie ne dispose pas d'appareils adaptés
De fait, Ryanair, qui compte s’implanter sur une quinzaine de villes nord-américaines au départ d'une quinzaine de villes européennes, aurait besoin d’au moins 40 appareils de type Boeing 787. Mais compte tenu de la demande, ils ne pourraient être livrés avant 5 ou 6 ans.
Autre frein, les autorisations réglementaires. Les autorités américaines et les syndicats du secteur aérien, qui voient déjà d’un mauvais œil l’arrivée de Norwegian, pourraient faire trainer les demandes.
Un changement de modèle économique ?
Enfin, et c’est peut-être le point le plus délicat, Ryanair devra revoir son modèle économique, qui repose pour l’instant sur une implantation dans des aéroports secondaires où les charges sont très faibles mais qui ne sont pas tous adaptés aux vols long-courriers (traitement des bagages, douane, sécurité….).
Michael O'Leary a confirmé au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung que le "business plan du low-cost long-courrier était bouclé". Mais il avait déjà lancé, en 2007, l’idée de vols long-courriers pour 2010 ou 2011.
Chez Ryanair, le changement de modèle consiste pour l’instant à développer une offre pour les voyageurs d’affaires, à élargir la distribution en intégrant les GDS et à se positionner sur certains aéroports principaux. Et cela marche. Pour son exercice en cours, la compagnie table sur un bénéfice de 580 à 620 millions d'euros.
