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« Risque élevé » de traite d’êtres humains pendant les JO : les hébergeurs se mobilisent

Des mesures de sensibilisation et un système d’alerte vont être mis en place contre les risques de prostitution ou de travail forcé, notamment avec la plateforme Airbnb, a indiqué Roxana Maracineanu, la secrétaire générale de la Miprof, la mission interministérielle consacrée à ce phénomène en France.

Il y a un « risque élevé » de traite d’être humains pendant les Jeux olympiques de 2024 à Paris, a alerté lundi Roxana Maracineanu, la secrétaire générale de la Miprof, la mission interministérielle consacrée à ce phénomène en France. Des mesures de sensibilisation et un système d’alerte vont être mis en place contre les risques de prostitution ou de travail forcé, notamment avec la plateforme Airbnb, a indiqué à l’AFP l’ex-championne de natation et ex-ministre des Sports à l’occasion de la présentation d’un nouveau plan de lutte contre l’exploitation et la traite des êtres humains à Paris.

Quels sont les risques liés aux JO ?

Roxana Maracineanu : Nous avons été alertés par nos office centraux, à la fois sur la partie exploitation sexuelle et sur la partie travail. Nos offices savent qu’à chaque fois qu’il y a de grands événements sportifs ou culturels, avec un afflux de personnes, spectateurs ou participants, des phénomènes de réseaux s’amplifient. On veut lancer un message clair de fermeté à ces réseaux, on va faire en sorte que les acteurs d’un même territoire se rencontrent afin d’anticiper le mieux possible. Il faut faire comprendre que ce n’est pas possible en France d’exploiter, par exemple, des mineurs à des fins prostitutionnelles. L’idée c’est qu’au-delà des JO, cette démarche puisse se perpétuer sur d’autres grands événements.

Qu’est-ce qui va être mis en place ?

Roxana Maracineanu : Sur le plan de la sensibilisation, on a une mesure qui va permettre aux acteurs de terrain de se rencontrer, via un module de formation avec l’Ecole nationale de la magistrature. Lorsqu’il s’agit de mineurs, il faut d’abord considérer ces personnes comme des victimes, c’est le message que l’on veut faire passer aux magistrats, aux forces de police et aux gendarmes. Il faut que tous sachent détecter les signaux faibles. Le jeune qui fait les poches dans la rue, c’est l’auteur d’un délit, oui, mais avant tout, c’est une victime d’un réseau, donc il ne faut pas le laisser repartir. C’est ce que cherchent les réseaux : en mettant en avant des enfants, ils misent sur le fait que les forces de l’ordre les laissent plus facilement repartir.

Et concernant l’exploitation sexuelle ?

Roxana Maracineanu : Pendant les Jeux olympiques, la prostitution ne va pas forcément se passer dans la rue, ou en bas des hôtels vu qu’on a une chaîne hôtelière assez vigilante. Ce qui nous préoccupe, c’est la prostitution logée, à l’intérieur des appartements, c’est pour cela que c’est indispensable d’engager toute la chaîne d’hébergement. Les Gîtes de France sont déjà venus nous voir pour s’engager, en disant qu’ils voulaient faire de la prévention vis-à-vis de leurs hébergeurs. Airbnb va communiquer sur la thématique prochainement. On va mettre en place un système d’alerte via lequel la plateforme – dans le cas d’Airbnb – ou l’intermédiaire entre hébergeur et personnes hébergées puisse signaler à la Miprof les signaux faibles dès qu’ils apparaissent.

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