Réouverture des frontières : l’Ectaa dénonce “des politiques chaotiques”

Tellement attendue, la réouverture des frontières continue d’être un véritable casse-tête, pour les voyageurs comme pour les professionnels du tourisme. Dans un communiqué diffusé vendredi matin, l’Ectaa, l’association européenne des tour-opérateurs, est montée au créneau pour réclamer une meilleure coordination. Le retrait, jeudi, de deux pays (Serbie et Monténégro) à la liste des 14 pays hors UE autorisés à voyager en Europe pour des voyages non essentiels, laborieusement établie par les 27 États membres, n’a pas arrangé une situation déjà confuse et difficile à gérer pour les professionnels du tourisme et de l’aérien. Car si l’objectif des 27 était de se coordonner entre eux autant que possible, la liste établie par l’UE n’était pas contraignante. Chaque pays était ainsi autorisé à l’appliquer, ou non. La Grèce avait ainsi décidé de fermer ses frontières aux ressortissants de Serbie dès le début du mois de juillet. La Belgique avait pour sa part décidé de n’autoriser l’entrée d’aucun des pays figurant sur la liste, soit pour des raisons sanitaires, soit pour des questions de réciprocité. De son coté, le Canada, dont les ressortissants sont autorisés à voyager en Europe, a décidé de garder pour le moment ses frontières fermées. Dans ce contexte, l’Ectaa tire le signal d’alarme, regrettant que les “États membres n’aient pas mis en œuvre la recommandation de façon uniforme” ou que les conseils aux voyageurs diffèrent d’un pays à l’autre pour une même destination.

Des conseils aux voyageurs contradictoires

« Des recommandations de voyage contradictoires provenant de différents pays sur un même pays de destination sèment la confusion parmi les citoyens et sapent le redémarrage des voyages et du tourisme en Europe, regrette Pawel Niewiadomski, le président de l’Ectaa. Nous avons besoin de plus de coordination en Europe pour la levée des restrictions et les conseils aux voyageurs ». L’Ectaa regrette en outre que de nombreux pays émettent des conseils aux voyageurs généraux pour l’ensemble d’une destination, alors que les zones problématiques sont facilement identifiables et localisées. “Les avertissements aux voyageurs devraient être spécifiques quant à la localisation et à l’étendue géographique des problèmes et, dans la mesure du possible, inclure des cartes et des indications de distance”, suggère l’Ectaa. « Nous devons laisser ces politiques chaotiques derrière nous et fonder les décisions de levée des restrictions de voyage sur une approche scientifique afin de permettre aux voyages et au tourisme de redémarrer en toute confiance », conclut l’Ectaa.