Quel avenir pour les week-ends en BtoB ?
Transeurope a jeté l'éponge faute de rentabilité et de perspectives. Des concurrents comme Boomerang ou Donatello persistent en misant sur la valeur ajoutée et l'exclusivité.
« Booking.com m'a tué ». Ce pourrait être le message posthume de Transeurope. Le spécialiste des city-breaks présent depuis 14 ans sur le %%HORSTEXTE:1%%marché français a prévenu les agences de l'arrêt de ses activités dans l'Hexagone à compter du 31 janvier invoquant « la crise économique, une faible rentabilité et des perspectives atones ». « Nous étions aussi sans doute trop BtoB », précise Benoît Thépenier, directeur commercial du TO « avec une concurrence très forte du web et des centrales hôtelières, même si nous proposions nous-mêmes du dépackagé ». Le vol d'un côté (de plus en plus low cost), l'hôtel de l'autre, les internautes ont vite fait aujourd'hui de réserver un week-end en ligne sans passer par la case agence de voyages. « Il n'y a aucun avenir pour un TO uniquement spécialiste des week-ends d'autant que les agences elles-mêmes jouent de plus en plus le rôle d'assembleuses », confirme Philippe Sangouard, DG de Boomerang. « Si notre production court séjour perdure, c'est d'abord parce que nous sommes une marque adossée à un groupe (NG Travel, Ndlr), avec des services mutualisés et en aucun cas des ressources uniquement dédiées aux week-ends, une activité impossible à rentabiliser en solo ». De même chez Donatello, les courts séjours ne sont « qu'une gamme » et pas le seul positionnement du TO.
Un moteur de réservation performant
« Nous avons quasi renoncé aux courts séjours », indique à l'unisson Pascale Gaston, directrice opérationnelle de Visit Europe, racheté en 2009 par Travel Europe, « sauf pour des produits très ponctuels, les réveillons notamment, pour lesquels nous avons une valeur ajoutée avec des vols spéciaux et des programmes étudiés ». Si Boomerang réalise aujourd'hui 8 à 9 M€ de chiffre d'affaires avec les week-ends (pour à peine 3 M€ en 2010 au moment de son rachat par Directours), c'est qu'il a « profité du retrait de confrères », de ses bons accords avec les réseaux (NG Travel réalise en marque blanche la brochure Week-ends et Courts séjours de Selectour Afat) mais aussi « parce qu'il dispose d'un moteur de réservation qui agrège une offre très large incluant notamment les low cost, sa propre sélection d'hôtels ou encore des excursions », précise Philippe Sangouard. « C'est une clientèle différente du web qui est prête à payer un peu plus cher pour un package qui lui offre la garantie d'un recours en cas de problème et où il y a de la valeur ajoutée. » Donatello devrait disposer d'ici à la fin de l'année d'un moteur équivalent et, en attendant, conforte ses engagements hôteliers. À Marrakech, le TO propose depuis peu des riads avec lesquels il a, comme à Venise ou à Rome à plus grande échelle, des accords exclusifs.