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Quel avenir pour la distribution ?

Avec la désintermédiation, Google et autres TripAdvisor, que restera-t-il aux agences de voyages ? Des miettes, répondent certains professionnels du secteur.

 

C’est une question qui taraude nombre de patrons d’agence. Avec l’avènement d’Internet et de grands magnats du e-commerce, les agences de voyages ont-elles encore un avenir ? Claude Blanc, cofondateur de Travel&Co, n’est pas franchement optimiste : "Pour moi, quatre types d’acteurs vont dominer, demain, dans la distribution du voyage : nos fournisseurs, les méga-méta OTAs comme Expedia et Booking, les GAFAM (Google Apple Facebook Amazon Microsoft, NDLR), les plates-formes collaboratives".

La menace des GAFAM

"Avec ces quatre familles, il va rester des miettes aussi bien aux TO qu’aux agences, soit à ceux qui sont dans la salle…", a lâché Claude Blanc, à l’adresse des participants au 8ème Forum du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto). "C’est juste une projection de ce qui se passe aujourd’hui", a-t-il ajouté. Seuls vont rester ceux qui vont pouvoir enrichir la relation-client, en s’ouvrant sur de nouveaux modèles, estime-t-il, comme d'autres observateurs d'ailleurs. Vente-privee Le Voyage remplit déjà ce rôle, comme média pour les marques, qui connecte directement fournisseurs et consommateurs.

L'agence doit "coller à son marché"

"Si nous avions mené ce débat il y a 20 ans, Martine Granier (directrice de Vente-privee Le Voyage, NDLR), ne serait pas là, moi non plus", a commenté Bernard Boisson, DG de Leclerc Voyages, dans le cadre de cette table ronde du forum, sur le futur de la distribution. Bien sûr, Bernard Boisson croit dur comme fer en l'avenir des agences physiques : "Demain, il y aura forcément des agences en France – ce qui ne sera pas forcément vrai en Europe du Nord. Moi, je me suis spécialisé dans la revente de TO, parce que les forfaits correspondent à ma clientèle, de province, pas très jeune. Ce n’est d’ailleurs pas mieux ou moins bien de vendre des voyages à la carte. Il faut surtout coller à son marché, avec une stratégie forte, en animant les ventes". Avec des agences en grande partie rénovées, enfin ! Sans surprise, Michel Dinh, directeur général de Havas Voyages, est lui aussi confiant : "Ceux qui réussiront sont ceux qui intègreront l’idée que le digital ouvre le champ des possibles. Les agences étaient des lieux de transaction, qui sont désormais ouverts sur une vraie relation-client". Des distributeurs qui aident toujours aujourd'hui les voyagistes à mieux yielder, à vendre en basse saison notamment, estime Folco Aloisi, patron de Karavel/Fram.

Demain, Airbnb sur le marché des clubs ?

"Il y a de la place pour tout le monde, dans des modèles différents", a pour sa part souligné Martine Granier. Reste à chacun le soin de (bien) se positionner. Le web-to-store et le store-to-web ont encore de beaux jours devant eux, a ajouté Olivier Kervella, PDG de NG Travel. Pour autant, le marché sera  ultra-concurrentiel pour un acteur traditionnel comme NG Travel : "Demain, ce ne sera pas très compliqué pour Airbnb ou Booking de se mettre sur le marché des hôtels-clubs. Cette menace, on ne l’identifie pas assez en France", a ajouté Olivier Kervella. De là à imaginer l’un des deux géants américains rejoindre le Seto comme adhérent, il n’y a qu’un tout petit pas…

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