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Quel avenir pour ATR ?

La concentration des TO dans le voyage d'aventure pose question, notamment par rapport à leur engagement responsable.

Dans le petit monde du voyage d'aventure, on est toujours « moins industriel » que les autres. Dans le premier acte, Allibert critiquait les pratiques de nouveaux acteurs, dont le groupe Géophyle (Décathlon), propriétaire de Club Aventure et Atalante. La riposte, lancée par Xavier de Rohan Chabot, directeur général de Huwans (Club Aventure), n'a pas tardé. « Nous allons nous retirer d'ATT (association des tour-opérateurs thématiques) et de la certification ATR (agir pour un tourisme responsable), elle n'est plus crédible ».

Réunis au sein d'EAD, Terres d'aventure, Allibert, Nomade Aventure et Voyageurs du Monde, « ont maintenant 70 % du marché français, rappelle-t-il. C'est une situation de monopole, ils ne peuvent pas être les seuls à édicter des règles qu'eux-mêmes contrôlent ». « Dans d'autres secteurs, on aurait pu parler de position dominante explique Frédéric Giroir, directeur général d'Atalante. Mais cela n'a rien changé à la certification ATR et nous continuons à nous engager ». « Les règles sont déjà écrites, elles ne changent pas. De plus, nous étions prêts à aménager les règles de vote pour ne pas pouvoir être seuls majoritaires » ajoute Jean François Rial, PDG de Voyageurs du Monde.

 

UNE SITUATION DE MONOPOLE ?

Au-delà de ces déclarations, le mouvement de concentration actuel dans le voyage d'aventure pose toutefois question. Comment les pratiques des voyagistes d'aventure vont évoluer ? Les critiques existaient déjà au moment de la création d'ATR. « Les critères ont été décidés pour communiquer. Derrière, il y a zéro engagement ou ce n'est pas forcément responsable. Dire que 60 % des emplois doivent venir de la région que l'on programme, ça ne dit rien sur la réelle répartition sur place » explique Jean-Pierre Lamic, président de VVE (association des voyagistes et voyageurs éco-responsables). « Ils disent employer des locaux, mais c'est pour se passer des guides français, plus cher (…) C'est une vaste fumisterie. Et avec la concentration actuelle, cela va aller en empirant » explique un observateur avisé. Au contraire, pour Jean-François Rial « ATR n'est pas un projet de communication, mais de conviction ».

Laurent Besson, directeur de Vision du Monde, est plus nuancé : « Certains voyagistes ont beaucoup investi. C'est une démarche de progrès et qui est certifié par un organisme indépendant, qu'il faut saluer malgré des imperfections. Mais si ATR se résume à Voyageurs du Monde, cela perd de son intérêt ». De fait, la définition de pratiques éthiques oscille toujours entre des critères stricts, que seuls quelques-uns peuvent respecter et d'autres plus larges, qui permettent d'engager d'avantage d'acteurs. La volonté d'inclure de nouveaux voyagistes au sein d'ATR, des poids lourds du secteur, et les discussions avec le Ceto sur un nouveau label montrent que l'industrie du tourisme pourrait choisir cette seconde approche.

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