Pourquoi Odigeo vise la Bourse
Avec son entrée en Bourse, le groupe qui coiffe Go, eDreams et Opodo compte mieux concurrencer Expedia. L’objectif est-il réaliste ?
"Expedia est un concurrent formidable, nous sommes déjà plus grands qu'eux en ventes de vols secs, qui est notre priorité et ce qui fait notre force, a expliqué à l'AFP son directeur général Javier Pérez-Tenessa. Etre en Bourse nous donne aussi plus de moyens pour les concurrencer".
La comparaison avec Expedia, spécialiste du vol sec, des hôtels et des forfaits dynamiques, a toutefois ses limites. Expedia est le premier groupe mondial du voyage en ligne, avec un volume d’affaires global nettement plus important, qui plus est en croissance. Ses ventes ont bondi de 21% en 2013, et son chiffre d’affaires de 18% à 4,7 milliards de dollars, soit 13 millions d’euros par jour (voir les résultats 2013 ci-dessous). Son bénéfice net a toutefois reculé de 17%, pour atteindre 233 millions d’euros.
Relancer la croissance
Odigeo, lui, reste un groupe d’envergure européenne, en mal de croissance. D’après les récents chiffres publiés, l’entreprise madrilène affiche un volume d’affaires d’environ 4 milliards d’euros en 2013 (7 fois moins qu’Expedia), stable par rapport à 2011. Il faudra donc aller chercher de la croissance interne ou externe grâce aux quelque 50 millions d’euros escomptés de la Bourse.
"Avec notre taille, il est normal d'être en Bourse, estime Javier Pérez-Tenessa. Cette opération "nous donne de la flexibilité pour accéder aux opérations que nous souhaitons faire. Actuellement nous nous concentrons sur la croissance interne : nous avons tout ce dont nous avons besoin pour continuer à bien grandir". Et notamment à l’international, puisque la crise économique en Espagne pénalise fatalement ses résultats.
Dilution des actionnaires historiques
Basé à Barcelone, Odigeo souhaite lever environ 50 millions d'euros sur le marché boursier de Madrid, afin d'accueillir de nouveaux investisseurs bien sûr, et réduire sa dette.
Les fonds Permira et Axa Private Equity possèdent ensemble la majorité du capital du groupe. Les actionnaires ne mettront en vente qu'une partie de leurs parts.