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Olivier Grémillon, directeur France d’Airbnb.com : « Nous sommes dans une logique de forte croissance »

Avec son concept d'hébergements chez l'habitant réservés en ligne, Airbnb creuse son sillon en France. La start-up américaine, qui n'est pas rentable, poursuit sa stratégie de développement accéléré par l'investissement et l'innovation. Interview avec Olivier Grémillon, son directeur France.

L’Écho touristique : Quel est le bilan de l’été sur la destination France ?

Olivier Grémillon : Sur les mois de juillet et d’août, nous avons enregistré près de 300 000 nuitées réservées en France. Nous venons de passer le cap du million de nuitées depuis la création du site en 2008. Toutes destinations confondues, nous en sommes à plus de 10 millions. Paris est la deuxième ville la plus demandée, après New York. Et la France, le deuxième pays après les États-Unis.

Qu’en est-il des Français qui partent avec Airbnb ?

Cet été, les Français ont réservé 278 950 nuitées dans le monde entier. Les États-Unis concentrent 21,8 % de leurs demandes. L’Espagne 13,3 %, et la France 12 %.

Quel est votre modèle économique ? Avez-vous pensé à en changer, pour un paiement sous la forme d’abonnement trimestriel ou annuel ?

Les frais de transaction prélevés auprès de l’hôte atteignent 3 %. La commission facturée au client varie entre 6 % et 12 %. Pour une chambre à 100 E, l’hôte reçoit un virement de 97 E, et le voyageur paie entre 106 et 112 E. Nous n’avons pas envisagé un système d’abonnement. Nous avons choisi de gérer le paiement et sa sécurité, avec un règlement par carte bancaire. Le client est assuré d’avoir son logement puisqu’on paie l’hôte 24 heures après son arrivée. Nous libérons ainsi la relation client des questions d’acomptes, de caution et de paiement du solde. Et nous limitons, par la même occasion, les problèmes de fraude.

Comment vous positionnez-vous par rapport à Abritel d’une part et aux chambres d’hôtes d’autre part ?

Par rapport à Abritel, nous offrons un service vraiment intégré sur Internet, jusqu’au paiement en ligne, ainsi qu’un support multilingue 24h/24. Par ailleurs, nous avons autant de chambres d’hôtes que de logements entiers.

La mairie de Paris, que vous avez rencontrée, lutte contre certaines formes de locations saisonnières. Quelles sont vos relations avec elle ?

La mairie de Paris réfléchit effectivement à encadrer la location de meublés de tourisme. Elle a clarifié sa position. Son interprétation de la loi L 631-7 est la suivante : vous pouvez mettre en location votre résidence principale, mais pas votre résidence secondaire. Nous ne sommes pas forcément touchés, puisque la plupart de nos hôtes proposent leur résidence principale à la location. Pour beaucoup, dans le contexte économique actuel, c’est une façon de joindre les deux bouts. Nous, nous informons autant que possible notre communauté du cadre légal.

Quelle est la mission du bureau de Paris ?

Notre rôle est de faire connaître Airbnb et de développer l’offre. Nous appelons les hôtes pour améliorer la présentation des biens sur le site. La majorité des plus de 20 salariés du bureau de Paris sont par ailleurs hôtes, c’est un critère de recrutement, pour mieux répondre aux questions. Nous faisons aussi vivre la communauté, avec nos tours de France. Nous allons rencontrer les voyageurs et les hôtes, et nous les amenons à se rencontrer. Certains acteurs nous copient, mais il demeure difficile de nous suivre au niveau de l’innovation et du support. Notre service client 24h/24 compte 250 personnes dans le monde.

Quel est votre chiffre d’affaires ? L’entreprise est-elle rentable ?

Nous ne communiquons pas en termes de chiffre d’affaires. Airbnb n’est pas rentable. Nous pourrions l’être assez facilement si nous le voulions, mais ce n’est pas notre stratégie. Nous sommes dans une période d’investissement importante, et de forte croissance.

Qui sont les actionnaires ?

Les fondateurs, une partie des employés, des actionnaires individuels, et trois fonds : Sequoia Capital, Greylock et Andreessen Horowitz.

 

Pendant l’été 2011, un appartement de San Francisco a été saccagé. Quels enseignements en avez-vous tiré ?

Cet incident a entraîné une accélération de notre réflexion sur la sécurité. Pendant plus de deux semaines, la plupart des employés d’Airbnb ont du coup dormi au siège de San Francisco. Nous avons alors mis en place 40 fonctionnalités de sécurité, dont la garantie hôte dommages qui atteint désormais 700 000 E. Nous sommes couverts par la Lloyd’s de Londres, ce qui permet à Airbnb de ne plus être engagée sur ses fonds propres.

 

« Airbnb s’appuie beaucoup sur sa communauté, l’identité des membres et leur réputation ».

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