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Nouvelles aides et congrès EdV : Valérie Boned fait le point

C’est en route pour l’aéroport, à destination de Punta Cana, que Valérie Boned nous a accordé une interview. L’occasion de faire le point sur les aides au secteur et le congrès des Entreprises du Voyage.

Bonne nouvelle pour l’industrie et les sociétés toujours affectées par la crise sanitaire et les conséquences de la guerre en Ukraine. « Le décret d’aide aux coûts fixes a été signé vendredi 29 avril pour le mois de février, sur le même principe qu’en décembre et janvier », nous informe Valérie Boned, en exclusivité pour L’Echo touristique. « Nous avons beaucoup travaillé sur ce sujet avec le ministre délégué au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne et Bercy, afin d’aider les entreprises qui restent à la traîne », ajoute la secrétaire générale des Entreprises du Voyage (EdV).

Concrètement, l’aide pourra être activée au mois de mai. Les EdV communiqueront alors, auprès de leurs membres, afin de donner tous les détails à ce sujet.

L’aide aux coûts fixes reconduite en février

Pour mémoire, sur les mois de décembre et janvier 2022, l’aide aux coûts fixes s’appliquait selon les modalités suivantes.

Les entreprises les plus affectées par la situation sanitaire ont pu bénéficier de ce dispositif dès lors qu’elles perdaient plus de 50% de leur chiffre d’affaires et qu’elles connaissaient des pertes d’exploitation (EBE négatif). Ce mécanisme compensait 90% (70% pour les entreprises de plus de 50 salariés) de la perte d’exploitation. Le montant des aides perçues par les sociétés à ce titre demeurait plafonné à 12 millions d’euros par groupe sur toute la durée de la crise.

Seule petite différence, dans le dispositif de février : « l’aide au paiement dès la perte de 30% de chiffre d’affaires est maintenue, mais à hauteur de 15% de la masse salariale – et non 20% comme en décembre et janvier ».

S’agissant de l’activité partielle, elle demeure sans reste à charge jusqu’au 28 février 2022. L’APLD en constitue la suite logique pour nombre d’opérateurs dès le mois de mars.

Une reprise à géométrie variable

La prolongation de l’aide aux coûts fixes en février permet de cibler les sociétés toujours fragilisées par le contexte sanitaire et géopolitique.

Après deux années de pandémie, quel est le niveau d’activité global ? « La plupart des opérateurs de voyage ont retrouvé le niveau de 2019 dans le loisir », souligne Valérie Boned. La reprise repose essentiellement sur des ventes de dernière minute. Sans surprise, la destination France cartonne.

« Dans le voyage d’affaires, nous accusons toujours un recul d’environ 30%. La situation reste complexe, d’autant que l’Asie demeure largement fermée, et de nouvelles habitudes sont prises. » A commencer par des réunions internes en visio-conférences bien sûr.

En outre, des secteurs spécifiques accusent du retard par rapport à la dynamique d’ensemble, ajoute la secrétaire générale. Les organisateurs de voyages scolaires et les groupistes font toujours grise mine.

Un congrès de 400 pros, pour se tourner « vers l’avenir »

Face à l’adversité, les EdV veulent aider toute la profession à redresser la tête. Afin de motiver les forces vives de l’industrie, Valérie Boned, Jean-Pierre Mas et leur équipe pilotent cette semaine le congrès du syndicat en République Dominicaine.

Un événement fédérateur très attendu, trois ans après le congrès de Madère (Portugal). « Nous avions un projet en Albanie qui a été reporté en raison du premier confinement, se souvient Valérie Boned. Nous avions l’espoir de le réorganiser en 2021. » Mais la crise sanitaire a contraint d’annuler l’édition prévue l’an passé.

« Le congrès 2022 nous permet enfin de nous réunir au niveau national. C’est le congrès des retrouvailles. » Quelque 400 professionnels sont inscrits, en grande majorité des agents de voyages. « Notre objectif est de nous tourner vers l’avenir, à court comme à moyen terme ». Le programme, très complet, permettra notamment de décrypter le conflit en Ukraine et la géopolitique actuelle grâce à l’analyse d’Ulysse Gosset. Il sera également question de tourisme responsable, des difficultés liées au recrutement, de transport aérien, de résilience des agences avec moult témoignages.

Pourquoi Punta Cana ?

Les EdV ont choisi la République Dominicaine afin de montrer leur soutien à une destination qui est restée ouverte pendant toute la crise. « Nous absorbons les émissions de CO2 des congressistes à travers des plantations de mangrove, via le projet de Voyageurs du Monde. » Une façon d’inscrire aussi l’événement dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Nous avons également interrogé Valérie Boned sur le futur gouvernement et sa composition. Faut-il impérativement un ministre au Tourisme, davantage qu’un secrétaire d’Etat ? « Jean-Pierre et moi n’avons pas de religion en la matière. L’important, c’est que le secteur soit clairement identifié et érigé en secteur prioritaire, avec un vrai budget. » Mission accomplie lors des deux dernières années, avec Jean-Baptiste Lemoyne comme « interlocuteur très attentif ». Reste à savoir si le ministre délégué sera reconduit pour incarner l’industrie dans le gouvernement Macron 2.

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