[NET MANAGERS] Comment Wild Immersion veut créer une agence de voyages virtuels

« En 100 ans, nous avons déforesté la moitié du Brésil. En 5 ans, la moitié de cette moitié », a souligné Adrien Moisson, fondateur de Wild Immersion. Ce vétérinaire de formation, qui a précédemment créé l’agence digitale Spendens Factory, est l’un des speakers de la conférence net Managers se déroulant au Japon jusqu’au 9 juin.

Wild Immersion a créé 10 lieux d’immersion en France et à l’étranger, qui permettent de découvrir en réalité virtuelle (VR) des animaux menacés en pleine nature. L’un d’eux a été aménagé cette année au Jardin d’Acclimatation de Paris, qui enregistre 20 000 personnes par mois. « 20 000 personnes sont ainsi téléportées dans la nature. Nous sommes en train d’ouvrir aux Etats-Unis, en Corée, en Finlande. » C’est donc la promesse d’un safari immobile en immersion totale, pour le prix d’un billet de cinéma, au plus près des animaux. A ce jour, « nous avons enregistré plus de 10 millions de retours médias, a indiqué Adrien Moisson. C’est assez dingue puisque nous étions juste deux au départ. »

Acheter la Terre, comme au Monopoly

Soutenu par l’ethnologue et primatologue anglaise Jane Goodall, Wild Immersion veut aller plus loin. Sont programmés un « Earth festival » l’an prochain, et surtout une application permettant d’acheter des lopins de terre sauvage : pour un euro, il sera possible d’acheter un m2 de réserve, comme au Monopoly. Une photo de zèbre rapportera 10 points, celle d’un braconnier 10 000 points. « On crée un jeu avec un éditeur », ajoute le fondateur de Wild Immersion, qui créera sans doute une société ad hoc. L’idée, c’est donc de rendre ludique, digitale et cool la protection de la nature, en reprenant les codes de jeux comme Fortnite et Minecraft. Les utilisateurs pourront s’adonner à l’agriculture raisonnée autour de réserves. L’ambition globale, c’est de contribuer au fait qu’un tiers de la Terre reste sauvage. « Notre app ne sera pas une incitation au voyage mais à la protection de l’environnement. »

Une agence de VR, avec des OT

« Ne vas-tu pas créer du tourisme ? », en donnant envie à des enfants et à des adultes d’aller sur place, s’est interrogé l’un des participants à net Managers. Adrien Moisson a répondu à cette question par un projet : « Je travaille sur la plus grosse agence de voyages virtuels », avec la velléité de s’ouvrir au tourisme du futur par rapport aux questions de l’écologie et du surtourisme. « Il me reste à filmer les grandes villes, et j’aurais toutes les destinations. »  Wild Immersion compte travailler avec des offices de tourisme et tous les acteurs du voyage, afin de téléporter les individus dans le monde entier. Le projet devrait être lancé à compter du mois de septembre. Affaire à suivre.

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