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Népal : fin d’une saison meurtrière sur l’Everest

Les dernières expéditions encore présentes sur les pentes de l’Everest entament leur descente, clôturant une saison meurtrière et polémique.

La photo a fait le tour du monde : des centaines d’alpinistes bloqués dans des « embouteillages », à quelques mètres du sommet de l’Everest (8 848 mètres). Une scène surréaliste, qui marque la fin de la saison des ascensions, et renforce une polémique qui gonfle depuis quelques semaines.

En effet, l’ouverture d’agences spécialisées bon marché, qui proposent l’ascension de l’Everest pour environ 20 000 dollars (un tiers du prix constaté auparavant), a attiré de nombreux touristes, désireux d’inscrire le toit du monde à leur palmarès personnel. Des alpinistes amateurs, pas prêts à surmonter le défi selon les professionnels, et qui mettent en danger la vie des autres himalayistes et de leurs accompagnateurs.

Plus de 800 personnes au sommet

Ainsi, cette saison, 10 personnes ont trouvé la mort sur les flancs de l’Everest. Les encombrements sur l’arête entre le dernier campement népalais et le sommet ont fait parfois perdre des heures précieuses aux grimpeurs et sont mis en cause dans quatre décès cette année. S’attarder en « zone de la mort », où l’oxygène est rare, augmente les risques de gelures, d’épuisement et de mal des montagnes.

« Certains grimpeurs sont morts à cause de leur propre négligence. Ils insistaient pour atteindre le sommet alors que leur oxygène s’amenuisait, ce qui mettait leur vie en péril. J’ai vu des alpinistes sans aptitudes de base s’appuyer complètement sur leurs guides sherpas », a déclaré l’alpiniste indienne Ameesha Chauhan, soignée à Katmandou pour des gelures à la main gauche. Sur son compte Instagram, l’alpiniste Elia Saikaly parle de « chaos et de cadavres », qu’il a dû enjamber.

La profession appelle d’ores et déjà les états concernés (le Népal et la Chine) à ne délivrer des permis d’ascension pour les seuls alpinistes capables de justifier de certaines aptitudes. Cette saison, le Népal, qui a battu son record de fréquentation en 2018, avait émis 381 permis, tandis que la Chine en avait de son côté accordé au moins 140.

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