« Motifs impérieux » : les aéroports de Paris se préparent aux contrôles
Pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, la fermeture des frontières est entrée en vigueur. Dans les aéroports, les contrôles sont mis en place depuis ce lundi matin.
Les aéroports de Paris se préparaient dimanche au contrôle à partir de minuit des départs vers les pays extérieurs à l’Union européenne, conditionnés à un « motif impérieux » en vertu des nouvelles règles visant à limiter la propagation du coronavirus. Le Premier ministre Jean Castex a annoncé vendredi soir l’interdiction de toute entrée en France ou sortie du territoire national en provenance ou à destination d’un pays situé hors de l’UE.
Avec ce nouveau serrage de vis sanitaire, le gouvernement espère freiner la propagation de l’épidémie de Covid-19 et ainsi éviter un nouveau confinement. « Ce qui va changer concrètement, c’est le contrôle des passagers au départ. Les gens ne pourront pas partir pour des voyages d’agrément, par exemple vers Punta Cana (République dominicaine), les Antilles ou aller en famille en Afrique », a déclaré à l’AFP une source aéroportuaire.
Double contrôle
« Tous les départs vers les grands vols internationaux vont être contrôlés. Il ne restera plus beaucoup de personnes, seules celles qui ont quelque chose d’urgent », a ajouté cette source, en précisant que ces règles entreront en application dimanche à minuit. Les premiers vols concernés décolleront au petit matin lundi.
Les passagers souhaitant quitter l’espace européen depuis la France devront se munir d’une attestation certifiant que leur déplacement répond à un motif impérieux, qui peut être familial, sanitaire ou professionnel. Des documents supplémentaires peuvent être demandés pour prouver ce motif. La vérification s’effectuera selon un double rideau : « il y aura des contrôles de la part des compagnies aériennes, doublés de contrôles de la police aux frontières », a indiqué à l’AFP une autre source aéroportuaire. Les transporteurs aériens ne pourront pas enregistrer un passager si celui-ci n’est pas muni de son attestation de déplacement.
Motif impérieux : c’est la PAF qui s’y colle
Mais la compagnie vérifie seulement la présence du document et n’est pas celle « qui décide si le motif est impérieux ou pas », cette compétence relevant de la seule police aux frontières, a précisé Air France à l’AFP. Les compagnies aériennes effectuent une première vérification des documents à l’enregistrement, puis la PAF réalise un second contrôle au moment de quitter le territoire. Obligées de consulter les documents de tous les voyageurs, les autorités aéroportuaires ont fermé les sas de passages automatisés.
Le contrôle des pièces par la PAF, habituellement de l’ordre de quelques dizaines de secondes, peut désormais durer jusqu’à cinq ou dix minutes afin de déterminer si le motif de déplacement du voyageur est effectivement impérieux. Avec, parfois, une part de subjectif. « Si vous allez vous recueillir sur la tombe d’une personne, si ça n’est pas un décès récent, ça peut paraître un peu cruel mais vous ne partirez pas. Vous devrez attendre l’évolution de la crise sanitaire », indique Cécile Aerdeman, cheffe du service du contrôle transfrontière. Conséquence de ces formalités alourdies, les files d’attente s’allongeaient en milieu de matinée au passage de la frontière à Roissy.
En restreignant les déplacements internationaux, les autorités espèrent empêcher des contaminations supplémentaires mais aussi limiter la circulation de nouveaux variants du virus, susceptibles d’empirer la pandémie. Malgré la chute du trafic aérien, « Roissy et Orly représentent encore à peu près un million de passagers par mois, donc ça peut avoir un impact sur l’épidémie », a estimé la première source aéroportuaire.
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Jusqu’ici, aucun de nos passagers long-courrier n’a été retenu, zero.